On connaît l’Espagnole La Rata pour ses tatouages et ses illustrations dont l’esprit évoque la Movida et son emblématique périodique de BD, El Vibora, avec une dimension queer et féministe encore plus affirmée. Elle publie Give it to Me, un livre illustré qui revisite l’histoire des musiques électriques avec un réjouissant prisme punk féministe.

Quel est le premier disque que vous avez acheté adolescente ?

Le CD de Janis Joplin I Got Dem Ol’ Kozmic Blues Again Mama ! avec Kozmic Blues Band. Mes parents avaient le vinyle à la maison mais il était rayé au milieu de One Good Man. Ça m’énervait. J’avais 13 ans et ce disque a ouvert une porte kozmique dans ma chambre.

Votre moyen préféré pour écouter de la musique ?

Mon préféré c’est le vinyle. Ma relation à la musique a commencé comme ça et ça reste toujours un moment très particulier quand l’aiguille touche le sillon.

Le dernier disque que vous avez acheté ?

Deux vinyles la semaine dernière, le First Take de Roberta Flack et le A Fistful of Desert Blues de Lydia Lunch avec Cypress Grove.

Où préférez-vous écouter de la musique ?

Partout, tout le temps. Je vis rarement en silence si ce n’est pour dormir ou promener ma chienne. Tout moment est mille fois mieux avec de la musique. A vélo, en voiture, en jouant aux dés avec des potes…

Est-ce que vous écoutez de la musique en travaillant ?

Je ne peux pas travailler sans musique. Si j’écris, je cherche des musiciens sans voix comme Nils Frahm. Quand je dessine tout passe, je peux commencer avec Rocío Jurado et finir en Rammstein ou Aya Nakamura. C’est quand je tatoue que je demande un peu les goûts de ma cliente, pour qu’elle soit à l’aise, le plus à l’aise possible.

La chanson que vous avez honte d’écouter avec plaisir ?

Jamais honte de prendre du plaisir avec la musique. Je peux danser la Macarena de Los del Río avec la même joie que le I Feel Love de Donna Summer.

Le disque que tout le monde aime et que vous détestez ?

To Bring You My Love de PJ Harvey. Malgré tout mon respect pour PJ Harvey je n’aime pas ce disque.

Le disque pour survivre sur une île déserte ?

At Last d’Etta James.

Quelle pochette de disque avez-vous envie d’encadrer chez vous comme une œuvre d’art ?

Hard Core de Lil’ Kim.

Un disque que vous aimeriez entendre à vos funérailles ?

Je veux que la fête commence par Can’t Take My Eyes Off You de Frankie Valli et finisse par Daddy de Tokischa et Sexyy Red.

Savez-vous ce qu’est le drone metal ?

C’est une musique parfaite pour nettoyer la maison ou pour prendre un bain. J’ai beaucoup écouté le LP de Nadja, Touched.

Préférez-vous les disques ou la musique live ?

Je ne peux pas choisir un des deux. Je vais aux concerts comme certains font leur prière ou leur méditation, c’est un rituel. Mais les disques m’accompagnent à chaque moment de la journée.

Votre plus beau souvenir de concert ?

Chavela Vargas à Barcelone en 2006.

Allez-vous en club pour danser, draguer, écouter de la musique sur un bon sound system ou n’allez-vous jamais en club ?

J’adore cette sensation qui naît dans les clubs quand la musique frappe directement sur les os de votre poitrine grâce à un bon sound system. Parfois, tu peux sentir que les battements de ton cœur font partie du morceau, ou que la musique a pris le rythme de ton organe. C’est extasiant .

Quel est le groupe que vous détestez voir sur scène, mais dont vous adorez les disques et inversement ?

Détester, c’est fort comme mot. Je dirais que je n’ai pas aimé le dernier passage de Rihanna au Stade de France à Paris alors que j’aime beaucoup ses disques. Le public était bizarre et c’était la fin de sa carrière dans la musique, je crois qu’elle était juste saoulée de devoir être sur scène. A l’inverse, pour Peaches, ses live sont toujours un événement !

Votre film musical préféré ou votre musique de film préférée ?

Le film c’est Hedwig and the Angry Inch. Pour la musique de film, n’importe quel Almodóvar fait une bande son parfaite pour moi.

Quel est le disque que vous partagez avec la personne qui vous accompagne dans la vie ?

Un verano sin ti de Bad Bunny.

Le morceau qui vous rend folle de rage ?

Violet de Hole.

Le dernier disque que vous avez écouté en boucle ?

The Rise and Fall of a Midwest Princess de Chappel Roan.

Le groupe dont vous auriez aimé faire partie ?

Sans doute Tribe 8. Les seins à l’air pour couper des dildos avec des gros couteaux sur scène et les lancer au public, c’est le rêve de toute gouine qui se respecte.

Le morceau qui vous fait toujours pleurer ?

I’d Rather Go Blind d’Etta James.