Tout a commencé en 1994, à la faveur d’un trou percé dans un mur. Celui séparant la cabine du DJ du club U4 de Vienne, d’un studio attenant. Aux platines, Peter Rehberg, jeune englishman particulièrement au fait – pas une mince affaire, dans une Vienne assoupie – des soubresauts de la musique industrielle et de la techno naissante. Emigré en 1987 en Autriche, le pays de son père, Rehberg, dit «Pita», n’aime rien tant que s’éloigner de la musique à danser pour des sets expérimentaux dans lesquels il mélange disques et synthétiseurs.
Derrière le mur, dans un studio de fortune, Ramon Bauer et Andi Pieper, deux bricoleurs aux manettes du label techno Mainframe, qui sont de moins en moins intéressés par les raves et de plus en plus par les territoires inexplorés de la musique. Et entre les deux, cordon ombilical d’une jam qui va tout changer, un câble audio. Ramon Bauer, quinqua récemment revenu aux affaires musicales, se souvient : «Nous avions un petit studio dans les catacombes derrière la salle principale du club, quelques synthés, des samplers. Un ami organisait des soirées un peu bizarres, Rancho Relaxo, dans lesquelles il nous invitait à jouer en live depuis le studio. Puis un jour nous avons collaboré, nous d’un côté du mur, Peter de l’autre, avec