Si la langue française est largement revenue sur le devant de la scène ces dix dernières années, elle restait encore peu présente au sein d’un genre particulier. Populaire dans les années 2000, le R’n’B francophone a vécu un passage à vide, au moins médiatique, dans les années 2010, sans pour autant disparaître. Pourtant, depuis deux ou trois années, une nouvelle génération de jeunes artistes, à l’image de Jäde, Enchantée Julia, Astrønne, Aupinard ou IPNDEGO, fait parler d’elle avec une musique langoureuse et chantée en français.

Parmi ces nouveaux noms on trouve Lafleyne, une artiste de 25 ans dont la musicalité et la sensibilité combinées font des étincelles. Active depuis 2022, la jeune femme mélange R’n’B, pop, jazz et rap pour guider l’auditeur vers ses émotions à fleur de peau. Notamment sur GOLD DIGGER, un deuxième EP de six titres récemment dévoilé dans lequel la chanteuse raconte une relation à sens unique, où les genres musicaux se mélangent autant que les contrariétés.

Passant du R’n’B le plus pur et moderne (Pinocchio) à de la bossa-nova (De l’or), du rap (Yoncé) à des sonorités à la fois soul et funk brésiliennes (Les yeux ne mentent jamais), Lafleyne montre sur cette deuxième sortie toute la richesse de ses influences musicales pour mieux dévoiler son insécurité. Une musique chaude et instrumentale, pleine de fragilités, qui fait tout le sel de Lafleyne. Une artiste qui arrive à faire de son cœur brisé un sacré éventail de musicalité, tout en restant bien accrochée à sa sincérité.

Dirty Hands, The Noodles, autant de groupes de l’underground rock frenchy de la fin des années 80 au milieu des années 90. On retrouve ici leur enflammé chanteur et guitariste à qui le français va très bien. Puissant.

Tiens, le tube de l’été. Avec ce titre construit sur un sample vocal irrésistible (et un sample d’Ennio Morricone), les frères Lawrence ont tout pour cartonner dans les clubs, jusqu’au break un peu facile pour faire lever les bras.

Un titre posthume. Wayne Kramer et Dennis Thompson, les deux survivants du line up original ayant passé l’arme à gauche après l’enregistrement. C’était sans doute mieux avant, mais c’est quand même pas mal.

Si l’intitulé trace une ligne droite entre l’Afrique du Sud et l’île des Baléares, musicalement cette star nigériane ne s’égare pas dans un pont improbable entre afro et house surboostée. Simplement classe.

Plus que jamais Caribou, le Canadien Dan Snaith enchaîne avec ce single rebondissant mais légèrement racoleur, qui devrait faire son effet sur les pistes. Et dire qu’au début on le prenait pour un intello.