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Libération
Ne pas confondre

«Laissons entrer le soleil», l’original de Julien Clerc ou la reprise de Tim Dup ?

La vie d’une chanson et ses réécritures parfois étonnantes.
publié le 6 avril 2025 à 10h51

Julien Clerc (1969)

Au printemps de cette année érotique, le 29 mai pour être précis, au Théâtre de La Porte Saint-Martin à Paris, est créée l’adaptation française de la comédie musicale Hair, immense succès outre-Atlantique. Avec dans le rôle du jeune fermier qui rencontre une bande de hippies à New York, Julien Clerc. Si ses scènes dénudées ont fait scandale, cette ode à la non-violence, à la fraternité et à l’amour (libre bien sûr) résonne dans le cœur de la jeunesse, un an après mai 1968 et quelques mois avant Woodstock, apogée de l’ère peace & love. Avec cette chanson, le jeune homme tient surtout le gros tube qui va lui permettre de conquérir le grand public. Une adaptation française, comme l’ensemble des textes de Hair signée par l’écrivain et parolier Jacques Lanzmann à la plume derrière les classiques de Jacques Dutronc. Hip, hip hippie, hourra.

Tim Dup (2025)

Mais pourquoi reprendre cette chanson a priori très datée, aujourd’hui ? La volonté de Tim Dup est de «lui redonner un écho dans l’époque, son intention de contre-culture, dans les soubresauts des manifestations, une lumière qui s’ébrèche pour meurtrir tous les monstres». Il le démontre parfaitement en choisissant de ne pas utiliser entièrement les paroles de Lanzmann, en laissant notamment de côté les références à la comédie musicale pour se concentrer sur l’universalité et surtout l’actualité d’un texte dont on citera simplement les premières phrases : «On se guette, traqué à bout de souffle marchant, pétrifiés dans nos manteaux d’hiver, refoulés aux frontières du mensonge des nations qui crèvent, tués par des rêves chimériques, écrasés de certitudes, dans un monde glacé de solitude.» Etonnant non ?