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Classique

L’archet économe et sensible d’Augustin Hadelich

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Après un superbe concerto de Dutilleux, en septembre à Paris, le violoniste, né en Italie et naturalisé américain en 2014, est l’invité de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg dans le concerto de Brahms, pour lequel il a écrit sa propre cadence.
Augustin Hadelich. (Suxiao Yang/Suxiao Yang)
publié le 6 décembre 2023 à 18h00

Les lumières des bateaux-mouches se reflètent sur la Seine, non loin de l’une des six répliques parisiennes de la Statue de la Liberté tendant sa torche vers l’Amérique. C’est là-bas que la carrière d’Augustin Hadelich a décollé mais c’est à l’auditorium du Louvre, il y a douze ans déjà, que la légendaire défricheuse de talents Monique Devaux l’a révélé au public français. Depuis, la planète a succombé à son Stradivarius «Ex-Kiesewetter» de 1723, doux et ténu mais également doré et riche en harmoniques, au service d’une musicalité conciliant la contention allemande de ses ancêtres, et la chaleur et les couleurs de l’Italie, où il a vu le jour le 4 avril 1984. La raison de son retour à Paris, mi-septembre, dans un hôtel avec vue sur Radio-France, seize mois après y avoir donné la Symphonie espagnole de Lalo, avec l’Orchestre national de France, c’est qu’il a été réinvité pour interpréter le concerto d’Henri Dutilleux, sous-titré l’Arbre des songes, durant le concert d’ouverture de saison que dirige Cristian Măcelaru.

«J’aime Paris, me rendre à pied au Louvre et au Centre Pompidou, confie-t-il après sa répétition. On a l’impression que les gens y ont une vie agréable. Il y a indéniablement une beauté qui se dégage de son homogénéité architecturale même si j’ai un faible pour l’hétérogénéité explosive de New York, où je vis depuis 2004.» Du chef-d’œuvre de Dutilleux qu’il a gravé avec l’Orchestre symphonique de Seattle et qui lui a valu de remporter