«Quand nous avons commencé ce festival, ces deux musiciens n’étaient pas nés !» C’est par cette pirouette que Michaël Dian, directeur du festival de Chaillol, introduit le récital du duo Ourika, composé de deux tout jeunes violoncellistes (Clémence Mebsout et Valentin Hoffmann). Dans la petite église de Rochebrune, un village du sud des Hautes-Alpes, les quelque soixante-dix personnes sont embarqués pour un voyage autour du bassin méditerranéen, histoire d’«amener le violoncelle dans des répertoires moins familiers», du côté des danses macédoniennes ou turques, en passant par les noubas arabo-andalouses et pour finir cette heure et demie entre deux eaux, par une mélodie syrienne reprise en chœur par le public, aussi comblé que la petite salle est comble.
Pour sa 28e édition, ce rendez-vous niché au cœur des vallées et montagnes qui enserrent Gap confirme son statut de festival à part, à des années-lumière des autoroutes estivalières. Dans ce cadre hautement magique, les concerts se jouent en toute intimité, essentiellement acoustiques et au plus près de la musique. De quoi séduire un public de fidèles, résidents permanents comme vacanciers de passage. «On s’arrange chaque été pour venir une semaine ici. C’est un rendez-vous qui offre des découvertes, et où l’on apprécie tout particulièrement le compagnonnage entre tous autour de la musique», résume un couple spectateurs de Saône-et-Loire, au sortir de la première des quatre conservations impromptues progr