Tout le monde s’improvisant désormais chef d’orchestre, on a tendance à oublier que c’est une profession qui exige une oreille, une mémoire, une culture et une autorité hors du commun. Né le 20 avril 2000 à Helsinki, d’une mère infirmière d’origine philippine et d’un père ingénieur d’origine finlandaise, Tarmo Peltokoski a d’abord appris le piano, sous l’influence de sa grand-mère qui enseignait le chant, avant de réaliser, à 11 ans, que pour jouer Wagner, dont les opéras venaient d’enflammer son imagination, il devait devenir chef. Comme ses fameux compatriotes Osmo Vänskä, Jukka-Pekka Saraste, Esa-Pekka Salonen, Sakari Oramo, Susanna Mälkki, Mikko Franck et Klaus Mäkelä, il a suivi, dès 14 ans, les masterclasses de Jorma Panula, puis s’est perfectionné à l’Académie Sibelius avant de conquérir l’Europe : chef invité principal du Philharmonique de Rotterdam et de la Philharmonie de chambre de Brême, il donnait samedi soir, à Riga, son premier concert en tant que directeur musical de l’Orchestre national de Lettonie.
En France, on l’a découvert en avril où il a remplacé, au pied levé, un autre Finlandais, Santtu-Matias Rouvali, à la tête du Philharmonique de Radio France, et il a été invité deux fois par le Capitole de Toulouse. Sa gestique foudroyante d’assurance, de vivacité et de clarté, rivalisant avec celle de Mäkelä – l’élégance féline en moins –, nous a impressionné dans Mendelssohn, Brahms, Sibelius et Chostakovitch, dont on peut le voir diriger des œuvres sur YouTube.