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Royalties

Le groupe de metal Limp Bizkit accuse Universal Music Group de fraude massive

Les musiciens ont déposé plainte le 8 octobre contre le géant de l’industrie musicale, l’accusant de les avoir privé de 200 millions de dollars de redevances. Des centaines d’artistes du label comme Taylor Swift, Snoop Dogg ou Rihanna pourraient être concernés.
Le groupe de métal Limp Bizkit accuse son label Universal Music Group de ne pas lui avoir versé plusieurs millions de dollars de redevance. (Kevin Winter/Getty Images via AFP)
publié le 15 octobre 2024 à 10h22

Arnaque aux «royalties». William Frederick Durst, membre du groupe de métal Limp Bizkit a accusé son label Universal Music Group, mastodonte de l’industrie musicale, de ne pas lui avoir payé ses «royalties» ou redevances (pourcentage des ventes et des recettes d’exploitation de l’album dû à l’artiste) dans une plainte adressée au tribunal fédéral de Californie le 8 octobre. «Les montants qui leur sont dus dépassent facilement les 200 millions de dollars», détaillent les avocats du groupe dans la plainte adressée à la Cour californienne. L’entreprise américaine est accusée de fraude, qui pourrait, selon les plaignants, concerner des centaines d’autres artistes du label.

Des tactiques de fraude

La plainte intentée par Limp Bizkit affirme que le label l’a privé des millions de dollars de redevances dues à la suite d’un récent regain de popularité, assurant que leur succès s’est amplifié ces dernières années : «Depuis le début de l’année 2024, Limp Bizkit a enregistré plus de 450 millions de streams» et «est en tête d’affiche de grands festivals, sans produire de nouvelle musique» soutiennent les avocats. Or, malgré ce retour en grâce, le groupe originaire de Floride n’a toujours pas reçu le moindre centime de redevances de la part d’Universal Music, selon la plainte. De son côté, William Frederick Durst avance n’avoir reçu aucune royalty depuis avril, alors même que le label a augmenté ses paiements à d’autres ayants droit de Limp Bizkit.

Les plaignants accusent entre autres l’entreprise Universal d’avoir recours à un logiciel «délibérément conçu pour dissimuler les redevances des artistes et garder ces bénéfices pour elle-même». Le leader de l’industrie n’a en outre pas émis de déclarations de redevances, un document qui détaille les revenus générés par l’exploitation de leur musique, en particulier de 1997 à 2004, période au cours de laquelle «ils ont réalisé des ventes records», avec notamment la sortie de leur troisième album Chocolate Starfish and the Hot Dog Flavored Water sorti en 2000 qui dépasse le million d’exemplaires vendus en une semaine. Les plaignants suggèrent qu’Universal aurait intentionnellement dissimulé le montant réel des ventes et donc des redevances dues à Limp Bizkit afin de garder ces bénéfices pour l’entreprise.

Les artistes de Limp Bizkit soupçonnent l’entreprise américaine, qui représente des stars d’envergure mondiale tels que Taylor Swift, Snoop Dogg et Rihanna, d’avoir utilisé des tactiques similaires pour éviter de payer des centaines d’autres artistes pendant des années, martelant que ce système de redevances «a été intentionnellement conçu pour commettre une fraude» à leur encontre. La création d’un tel dispositif est «d’autant plus choquante» alors qu’Universal «se présente comme une société qui s’enorgueillit d’investir dans ses artistes et de les protéger», déplorent les plaignants.