La participation de l’Orchestre philharmonique de Munich au Festival de Flandre de Gand, en Belgique, a été annulée car la position de son chef d’orchestre israélien vis-à-vis de l’offensive à Gaza n’est pas jugée assez claire, ont indiqué les organisateurs mercredi, suscitant une réaction furieuse de Berlin.
Le chef de la diplomatie belge, Maxime Prévot, a également critiqué cette décision ce jeudi 11 septembre. «Cela me paraît être excessif. Il ne faut pas faire l’amalgame entre la communauté juive, les Israéliens et la politique de M. Nétanyahou qu’une grande partie de l’opinion publique israélienne condamne», a-t-il déclaré à la radio publique francophone RTBF.
L’orchestre allemand devait se produire le 18 septembre à Gand (ouest de la Belgique) sous la direction du chef d’orchestre israélien de 36 ans Lahav Shani. Ce dernier, qui doit bientôt prendre ses fonctions à la tête de l’Orchestre philharmonique de Munich pour la saison 2026-2027, est actuellement directeur musical de l’Orchestre philharmonique d’Israël.
Pour cette raison, les organisateurs du festival ont indiqué sur le site du festival «ne pas [être] en mesure de fournir une clarté suffisante quant à son attitude» vis-à-vis de l’action du gouvernement israélien à Gaza.
Enquête
«Nous avons choisi de renoncer à collaborer avec des partenaires qui n’ont pas pris de distance sans équivoque à l’égard de ce régime», justifie le communiqué, relevant néanmoins que Lahav Shani s’était «exprimé à plusieurs reprises en faveur de la paix et de la réconciliation dans le passé». Pour motiver leur décision, les organisateurs du Festival de Flandre avancent cependant que comme «la situation actuelle» provoque des «réactions émotionnelles», ils souhaitent «maintenir la sérénité» de l’événement.
Décision «regrettable»
Le chef d’orchestre a réagi par l’entremise d’un communiqué le 16 septembre, qualifiant cette décision de «regrettable», et déplorant que le festival belge cède «aux pressions politiques» et exige qu’il «fasse une déclaration politique malgré [son] engagement de longue date et publiquement exprimé en faveur de la paix et de la réconciliation».
Le ministre de la Culture allemand, Wolfram Weimer, a qualifié cette décision de «honte pour l’Europe. Sous couvert d’une prétendue critique d’Israël, il s’agit ici d’un boycott culturel». L’Allemagne a traditionnellement été l’un des alliés les plus proches d’Israël, bien que Berlin soit devenu plus critique à mesure que la campagne militaire d’Israël s’est intensifiée à Gaza, créant des conditions humanitaires catastrophiques dans le territoire palestinien.
Mise à jour à 17 h 33 avec la réaction du chef d’orchestre Lahav Shani.