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Documentaire

Le raï et l’Algérie : les baffles des plages d’Oran retentissent sur France Culture

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En quatre épisodes, un documentaire audio retrace l’évolution du raï, de sa naissance dans la région d’Oran jusqu’à ses versions contemporaines autotunées, en passant par les traumatismes de la décennie noire.
Danse dans le Jardin Hasni-Chakroun, à Oran, en juillet 2018. (Hervé Lequeux/Hans Lucas)
publié le 21 février 2024 à 19h20

Est-ce qu’on peut comprendre la jeunesse algérienne sans le raï ? Il suffit de faire un tour dans le pays pour trouver la réponse. Le raï est partout. Il sort de tous les baffles. Des visages et des paroles sont affichés sur les murs dans tout le pays. Le raï raconte l’amour, l’exil, le quotidien et les rêves depuis toujours. On en a vu, des scènes banales qui disent sa puissance. Des gars sur des petites chaises en plastique face à la mer. Clopes, cafés et regards lointains ; bercés par une musique qui susurre à l’oreille. Des jeunes filles qui reprennent des chansons d’amour. Le raï est la bande-annonce officielle de la jeunesse algérienne. Il vient de loin. Il a connu le mépris, la gloire et les drames.

Hajer Ben Boubaker est une historienne, chercheuse indépendante et documentariste radiophonique qui s’intéresse depuis des lustres aux musiques arabes. Elle est à l’origine du documentaire le Raï, une histoire algérienne, diffusé sur France Culture. Quatre épisodes qui décrivent avec précision, rires et douceur cette musique née de l’autre côté de la Méditerranée. Hajer Ben Boubaker a passé du temps dans l’ouest du pays, notamment à Oran ; là où le raï à ouvert les yeux. De nombreux témoins du passé et du présent se succèdent. Ils content sa naissance, son développement, sa place et le pouvoir qui gravite autour.

Des femmes sont à l’origine de cette histoire. C’était au siècle dernier. Elles font les vendanges après la Première Guerre mondiale. L’Algérie est française