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Libération
Disparition

Le rappeur Werenoi est mort brutalement à l’âge de 31 ans

Plus gros vendeur de disques en France ces deux dernières années, le natif de Montreuil avait empilé les succès tout en restant dans l’ombre médiatique.
Werenoi le 13 juillet 2024 à La Rochelle (Thibaud Moritz/AFP)
publié le 17 mai 2025 à 12h53

Werenoi, rappeur discret mais au succès monumental, s’est éteint à l’âge de 31 ans. «Repose en paix mon frère», a écrit son producteur Babs samedi 17 mai, confirmant l’information de Public. L’annonce de sa mort laisse un vide dans le paysage du rap français, qu’il avait marqué par ses textes mélancoliques, sa trap crépusculaire et son refus de se livrer aux projecteurs. Libération avait bien essayé de le rencontrer, mais le rappeur souhaitait peu s’exposer aux médias.

Né en 1994, Werenoi, de son vrai nom Jérémy Bana Owona, a grandi dans le quartier Jean-Moulin, à Montreuil, en Seine-Saint-Denis. Son ascension est fulgurante. Il dévoile en 2021 sont premier morceau, Guadalajara, dont le succès ne se fait pas attendre. Le rappeur signe d’abord avec le label AWA, puis rejoint finalement PLR Music et collabore avec Babs, manager influent du milieu, qui fera découvrir son univers sombre et mélancolique aux refrains entêtants. Une esthétique qui pouvait le stigmatiser aux yeux d’un public non initié, mais qui vendait, touchait, et faisait salle comble.

Salles pleines et certifications en cascade

Sa musique a conquis un large public, jusqu’à faire de lui le plus gros vendeur de disques en France en 2023 et 2024. De quoi lui valoir le qualificatif peu envié d’industry plant, tant son explosion paraissait orchestrée - terme qu’il n’a pas hésité à reprendre à son compte avec sarcasme dans l’un de ses derniers morceaux. Mais Werenoi était surtout bien entouré, bien conseillé par des vétérans du milieu et une équipe solide, et incroyablement efficace. En trois ans, il a empilé les succès sans jamais céder à la frénésie médiatique. En 2022, il sort Telegram, une première mixtape saluée pour sa cohérence et sa noirceur maîtrisée. L’année suivante, Carré, son premier véritable album, installe son nom au sommet des charts.

En 2024, Pyramide confirme l’ampleur du phénomène : des salles pleines, des certifications en cascade. Malgré les chiffres mirobolants, Werenoi restait un visage dans l’ombre, peu loquace, se livrant à de très rares occasions et toujours avec laconisme. Il laissait sa musique parler pour lui.