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Opéra

Le «Ring» de Wagner par Calixto Bieito : circulez, il y a Rhin à voir

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Transposé à l’ère de la révolution numérique, le prologue de la nouvelle production du cycle d’opéras du compositeur allemand, à Bastille, assomme d’ennui mais aligne quelques belles voix.
Bieito relit Wagner à l’aune de la révolution numérique. (Herwig PRAMMER/studio@prammer.com)
publié le 2 février 2025 à 22h20

C’est un cliché que de parler d’une «nouvelle production attendue». Surtout quand on a été échaudé, depuis des décennies, par les excès du Regietheater allemand ; soit la licence absolue accordée à des metteurs en scène pour faire dire à un opéra ce qu’ils veulent, au mépris de ce que l’on entend en termes de rythmes, de couleurs et de phrasés. Reste que ce nouveau Ring, signé Calixto Bieito, d’origine catalane mais dont l’esthétique rivalise en laideur avec le pire d’outre-Rhin, arrive bien avec cinq ans de retard ! Mis en chantier par Stéphane Lissner, avant son départ, mais déprogrammé pour cause de pandémie de Covid, il a commencé à être dévoilé la semaine dernière, par son successeur Alexander Neef, dans un Opéra Bastille bourré à craquer de wagnérophiles, race à part de l’ethnie des lyricomanes née à la fin du XIXe siècle et plutôt frustrée : en soixante-dix ans il n’y eut que trois productions du Ring à l’Opéra de Paris, et quatre dans la capitale, en ajoutant celle de Bob Wilson au Châtelet.

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