Dans le casque audio, quand Elton John entame le refrain de Rocket Man, la fusée décolle comme jamais. Voix, chœurs, piano, guitares, batterie, basse, synthétiseur… Pour l’auditeur, les différentes pistes sont nettement distinguables dans toutes les dimensions de l’espace, comme si chacune était diffusée par des enceintes disposées à droite ou à gauche, devant ou derrière, dessus ou dessous, à des distances et volumes variés. «I’m a rocket maaaan !» La musique est partout. C’est la magie de l’immersion sonore, ou du son 3D, une sensation qui s’éprouve mieux qu’elle ne s’explique. Grosso modo, il s’agit de restituer une écoute la plus naturelle possible, en trois dimensions au lieu de deux pour la stéréophonie. Les techniques pour y parvenir sont multiples et elles ne sont pas nouvelles, chacun a pu l’expérimenter dans une salle de cinéma ou avec un système de home cinéma. Mais l’industrie musicale, occupée à colmater la crise du disque, a tardé à s’en emparer. C’est chose faite.
Depuis quelques mois, les applications de streaming parient sur le son 3D, désormais accessible à portée de smartphone. L’écoute binaurale (avec un casque ou des écouteurs) permet de s’y plonger immédiatement. C’est moins