«Je n’ai jamais eu à revenir au blues, il a toujours été présent.» Cette sentence envoyée par le vibraphoniste Joel Ross pose d’emblée les enjeux de Nublues : «Développer une compréhension plus profonde de la façon dont le blues a été historiquement exprimé à travers les générations.» Tout est parti du confinement de 2020, lorsque le jeune homme pressé doit faire pause, et décide pour occuper le temps reprendre le cursus à la New School qu’il avait abandonné cinq ans plus tôt. Il va y échanger notamment avec Darius Jones, saxophoniste alto libre et radical qui y enseigne. «Il m’a orienté vers l’histoire de musiciens comme Son House, Mamie Smith et Robert Johnson et puis vers celles de Sun Ra et Albert Ayler. Avant, le blues avec lequel j’étais le plus familiarisé était celui de Milt Jackson, Thelonious Monk et John Coltrane.» De cette plongée au cœur de la musique racine qui fertilise la bande-son des Etats-Unis, il en ressort avec la conviction que le blues ne peut se résumer à une grille de douze mesures. C’est bien entendu cela, c’est bien plus aussi, tant cette «énergie» perdure selon lui dans la voix de Cécile McLorin Salvant. Et sans aucun doute même dans les méandres de la techno, peut-on ajouter.
C’est donc dans ce continuum «allant des musiciens de la tradition du Piedmont et du delta blues comme Othar Turner, à ceux de la tradition d’avant-garde comme