BCUC, Millions of Us (On the Corner)
Vingt ans après la création du groupe dans un restaurant communautaire de Soweto, sept ans après la découverte en direct de ce tsunami sonore un soir de décembre 2016, revoici Bantu Continua Uhuru Consciousness. Cette fois sous pavillon anglais, après trois premiers disques réalisés en France. Si BCUC ne change pas pour autant de cap, le septet sud-africain a pu compter sur des moyens inédits. Enregistré dans leur fief sud-africain, puis fignolé et mixé à Londres, Millions Of Us affiche son ambition dès l’introductif The Woods, qui allie voix gospel soul, riddims imbibés de dub, percussions autochtones et toujours le phrasé, mi-parler mi-hurler, du charismatique Jovi. Une chanson qui donne le la de cette orientation qui vise à convertir sur le mince sillon leur alchimie. Avec à la clef un bémol : comment contenir sans l’affadir pareille transe qui prend tout son sens en se déployant en direct ? L’enjeu est pour partie réussi pour ceux qui entendent «raconter l’histoire du passé, du présent et du futur de Soweto au monde entier», à l’image de Ntuthwane, dont un édit radio parvient même à canaliser leurs délires en deux minutes, ou de Pieces of Ish, une B-Side publiée en ligne qui s’appuie là encore en guère plus de deux minutes sur un groove aussi minimal que franchement pas banal.
Il n’en reste pas moins que c’est encore une fois sur la plage la plus longue qui donne son titre à l’album – Millions of Us comme pour dire qu’ils se font