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Libération
«Vous avez l’âge de nos parents»

Le clubbing passé 40 ans, entre fossé générationnel, petites vexations et lendemains difficiles

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En France, les fanas d’electro aux tempes grises se sentent souvent exclus par la limite d’âge. Moqués voire méprisés par les plus jeunes, ils vivent cette situation comme une injustice. Et préfèrent aller danser à l’étranger.

Le 10 septembre 2023, à la Machine du Moulin Rouge, à Paris, dans une soirée Nightclubbing. (Cha/Cha Gonzalez)
Par
Olivier Pernot
Publié le 06/10/2023 à 15h36

«Chaque fois que nous allons avec mon compagnon au festival I Love Techno à Montpellier, il y a un public très jeune. Les gamins sont cools mais ils viennent toujours nous voir, interloqués, avec ces mêmes questions : “C’est incroyable que vous soyez là, vous avez l’âge de nos parents. Qu’est-ce que vous faites là ? Qu’est-ce que vous recherchez ?” C’est très gentil comme approche… et vexant à la fois.» Karine Chauvet, 50 ans, habite à Mauguio, en périphérie de Montpellier. Elle est bien installée dans sa vie professionnelle − elle est notaire – et son compagnon, Alex, 52 ans, est graphiste et DJ (sous l’alias Alcid). Ensemble, ces férus de musique électronique ont sillonné le sud de la France pendant les années 1990 et 2000. Raves, festivals, soirées dans des mas ou des bergeries, bars, clubs, ils ont été de tous les moments forts et ont dansé sur de la techno, de la house ou de la drum’n’bass. Karine Chauvet continue : «Une autre fois, au Cabaret sauvage à Paris, alors que nous étions dans la file d’attente d’une soirée dubstep-drum’n’bass, quelqu’un nous a apostrophés : “Vous savez ce que vous venez écouter ?”»

Ces situations, contrariantes, ont déjà été vécues par de nombreux quadras ou quinquas qui vont dans des soirées électroniques. Comme Eric