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Libération
La pochette

«Les gens passent, le temps reste», de Glauque : «Les deuils qu’on a traversés»

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Décryptage de la pochette du premier album du groupe sensation belge avec son concepteur, le multi-instrumentiste Baptiste Lo Manto. Un travail minimaliste où il est question de déchirure, de réparation, de miniature et de couture.
Premier album pour le groupe belge Glauque: «Les gens passent, le temps reste». (DR)
publié le 23 septembre 2023 à 19h49

L’idée

«En 2020, dans une période de profonde tristesse, je me suis éloigné de mes instruments. J’avais un bloc de papier d’aquarelle qui traînait chez moi et un marqueur. Je me suis mis à dessiner des aplats de vagues. Puis j’ai eu l’idée de superposer une deuxième feuille de papier trouée, où le trou se transformait en cadre. Une partie du dessin devenait alors une miniature, un format que j’aime depuis l’enfance. Si je n’ai aucune formation graphique, assouvir par le dessin un besoin de faire quelque chose sans réfléchir m’a procuré beaucoup de plaisir. Puis j’ai acheté les pointes de marqueur les plus petites que je pouvais trouver, et j’ai écrit des mots que je pouvais voir à travers le trou. J’aimais le contraste entre les aplats noirs un peu violents et ces mots à répétition. En commençant l’album de Glauque, toujours en 2020, on s’est rendu compte qu’on pouvait avoir une lecture quasi similaire de mes artworks et du disque qui se dessinait devant nous.»

Les dates

«L’album et tous les trous symbolisent tous les deuils, au sens large, qu’on a traversés dans notre vie. Ce sont par exemple des deuils de notre jeunesse, d’une période de notre vie ou d’un amour, évidemment de quelqu’un qui nous a été cher. Cela peut être aussi la perte de sensations ou d’une époque. Les dates inscrites derrière le trou sont importantes et très personn