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Libération
Thérapie de groupe

Les groupes de musique en mal de troupes

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Des affiches de festivals aux classements des ventes, le constat est cinglant : les groupes ne font plus recette. En cause, le contexte économique et la facilité avec laquelle on peut enregistrer seul aujourd’hui. Mais ce phénomène est aussi le reflet d’une société hyperindividualiste. Qui remettra du collectif dans la musique ?
Téléphone en Guadeloupe en janvier 1985, quelques mois avant la séparation du groupe. (Philippe Giraud/Philippe GIRAUD/GAMMA)
publié le 12 juin 2021 à 14h32

«Le collectif nous rend plus forts», résume Zoé, attablée avec les membres de Klon dans leur maison champêtre de Montgeron (Essonne) où ils viennent de petit-déjeuner. Lookés au cordeau, tous ont une vingtaine d’années, trois sont frères et sœur, les quatre autres amis pour la vie, et ils forment une «famille». Soudés comme une communauté hippie tout en se référant plutôt aux collectifs du rap qu’ils ont d’abord pratiqué, ils ont publié vendredi leur premier EP de chansons acidulées teintées d’électronique, Nouveau Genre. «J’ai été très seul avant de rencontrer les autres Klon», poursuit Rory : «Dans cette société dénuée de solidarité, vouée au culte de la personnalité sur Instagram et les réseaux sociaux, ma vie a changé du tout au tout.» Et Victor de surenchérir, en exaltant les vertus du groupe : «La symbiose de la musique jouée ensemble, c’est l’une des meilleures sensations au monde.»

«Une entité fantastique»

Les aspirations de Klon prennent le contre-pied d’un récent article du Guardian, consécutif à une interview du chanteur de Maroon 5, Adam Levine, qui déclencha une cascade de réactions hostiles en déclarant avoir «l’impression qu’il n’y a plus de groupes» dans la m