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Plus vite que la musique

Les Melvins, TH, Arne Vinzon… Qu’est-ce qu’on écoute cette semaine ?

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(DR)
publié le 24 avril 2025 à 19h23

Melvins, Thunderball (Ipecac)

Quarante ans qu’ils dégorgent le cœur sombre de l’Amérique – celui des sectes cannibales du Midwest, des prostituées satanistes sniffeuses de colle et des enfants hydrocéphales qu’on garde enchaînés dans une cabane de jardin – avec leur musique de lave en fusion, de murs qui s’écroulent et de sol qui tremble. Si Godzilla jouait de la guitare, il aurait joué avec les Melvins. Si la Guerre du feu était une comédie musicale, les Melvins en auraient écrit la partition. Si vous êtes mort, les Melvins vous réveilleront. Un boucan vulcanoïde, produit à trois – Buzz Osborne, ananas humain, dont la guitare joue seule, possédée, pendant qu’il tente désespérément de l’étrangler ; Dale Crover, batteur prométhéen qui aurait pu ressembler au Renaud de 1977, si le Renaud de 1977 avait tué des dizaines d’enfants dans la Sarthe ; et un bassiste, qui alterne, fluctue, évolue. Comme le groupe, qui se restructure régulièrement et sans prévenir.

Ainsi Thunderball n’est pas seulement le 33e album studio des Melvins mais aussi le troisième des «Melvins 1983» – la toute première formation du groupe, où Mike Dillard tient la batterie. Ça ne change pas la couleur du cheval – Thunderball est du Melvins pur goudron, moyenne haute. Dans le peloton de tête mais un poil derrière les sommets du groupe (Bullhead, Lysol, Houdini). Un poil seulement : si Thunderball rate les hautes marches, c’est essentiellement à cause du contexte. En 1991, 1992 ou 1993, les Melvins étaient des die