Beats saccadés et discours samplés, clavier minimaliste à souhait et basse bourrée d’effets, crissements de violon et vrombissements de saxophone. La musique du quintet qui se produisait le 8 octobre à la Dynamo de Pantin ne ressemblait à rien de connu, et encore moins de prévisible. Son nom ? Morphose, une appellation trouvée par la violoniste originaire de Chicago Macie Stewart. «Cela correspond à notre façon d’envisager la création ensemble, un changement constant comme un défi permanent.» Face à ce son mutant, le public restera tout ouïe, attestant qu’en 2024, loin des playlists téléguidées, il est encore possible d’oser l’imprévu en musique.
«Il ne s’agit que d’improvisations. Chaque soir c’est différent, et c’est excitant. Même lorsqu’il m’arrive de revenir sur des sons, des idées, des beats identiques, le contexte étant autre, la réponse de mes partenaires étant divergente, cela n’a plus rien à voir», assure Damon Locks, plasticien adepte des collages qui aime manipuler sons et samples dans des contextes expérimentaux. Comme les quatre autres protagonistes de Morphose, le sociétaire du label chicagoan International Anthem a accepté de faire partie de cette «expérience inédite, humainement comme musicalement» sans connaître les aboutissants ni même les tenants, à savoir les musiciens avec qui il partage la scène. En revanche, il était au parfum de The Bridge,