A peine Little Simz a-t-elle timidement répondu à nos salutations qu’elle baisse les yeux et retourne à sa cigarette et à ses pensées. Dans la cour d’un l’immeuble parisien, elle fait une pause. Son garde du corps a le regard et body langage qui ne trompent pas : tant que l’interview n’a pas démarré, pas la peine de s’attarder ou d’essayer de détendre l’atmosphère, de prendre le pouls. Advienne que pourra donc, et pas besoin de se formaliser puisque l’introversion de la rappeuse londonienne est bien connue, qu’elle l’a scandée au monde en 2021 avec son quatrième album, Sometimes I Might Be Introvert, carton international qui l’a définitivement assise comme fer de lance du rap britannique.
Et puis, elle est loin de chez elle, en équipe réduite, un peu méfiante. Blessée également. En mars, la presse anglaise révélait qu’elle accusait son ancien producteur, Inflo, architecte de ses plus grands succès, de l’avoir escroquée d’environ 2 millions d’euros. Une somme importante, certes, mais une amitié, une confiance et une étroite collaboration artistique immédiatement balayées. Son sixième album, intitulé Lotus, qui sort vendredi 6 juin, est imprégné de cette sale expérience. Sa gestation a été difficile. Simbi Ajikawo, 31 ans, actrice à ses heures, élancée, imposante, arrive, finit par s’asseoir sans pour autant baisser totalement la garde. Et d’une voix douce, parfois difficilement audible, répond.
Votre dernier album raconte l’histoire de sa propre création, vous