A l’affût de la production dès l’adolescence, doté à la fois d’un appétit gourmand pour l’expérimentation et d’une conscience aiguë de la volatilité de la musique, ce garçon de vingt-deux ans a mûri à vitesse éclair après son apparition fortement remarquée, l’an dernier, aux Inouïs du Printemps de Bourges. Encore trop dispersé à l’époque dans sa direction artistique, Liv Oddman a resserré son esthétique sans rien perdre de sa singularité, pour un hop entre hip et trip. Le Lyonnais au regard perçant, qui a grandi à Argenteuil, tire son nom d’artiste de sa vénération pour Ingmar Bergman et du détournement du patronyme de la muse de ce dernier, l’actrice Liv Ullmann.

Tout comme chez Tyler, The Creator - il confesse une passion sans borne à l’égard de l’album Igor – Travis Scott ou Childish Gambino, influences urbaines américaines revendiquées, Liv Oddman ne cache pas son attrait à destination des structures mouvantes. Son premier EP Saha, terme sanskrit signifiant le monde de l’endurance, réussit cette jonction idéale entre l’intellect et l’émotion. Fondé sur des ambiances aussi brutes qu’harmonieusement tourmentées, des états d’intériorité, de chœurs forcenés et un chant magnétique, il comble les sens et la pensée. Percussions qui s’abattent sur un orgue mystique dans une valse entre doutes et orgueil (Sakti), fièvre tribale et sample d’amazone (Lux), minimalisme à l’épaisseur patraque (Dunes d’or). Et déjà la certitude que Liv Oddman appartient à la faction des entreprenants, des instinctifs, des intrigants.

Une nouvelle preuve de l’existence d’une école française pop libre aux accents électroniques. D’apparente légèreté, elle cache ses fêlures dans un humour doux-amer. A ranger dans sa discothèque à côté de Flavien Berger.

On avait un peu perdu de vue cette talentueuse artiste installée à Bruxelles qui chante, produit, compose, écrit. Elle nous ravit avec cette chanson house à la touchante délicatesse, idéale pour danser, aimer, etc.

Dans un début de carrière en ascension transcendantale, ce duo psyché barré option chanson-electro nous envoie sur la lune avec une mélopée orientalisante parfaite pour une danse du serpent non venimeux. Perché.

Eternel. Presque 25 ans après sa sortie, son tube n’en finit plus de revivre, ici revu et corrigé par l’Italien Blackchild, qui le booste à la house sous stéroïdes. Toujours St Germain, mais un poil plus musclé.

Le label du festival Astropolis fête ses dix ans avec le premier extrait de sa compilation. Entre techno, hardcore et ambiances lourdes, la rencontre entre Manu Le Malin et Kmyle tient ses promesses.