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Musique

Lofi hip-hop : sans faire de bruit

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Le son instrumental et relaxant du lofi hip-hop envahit les playlists du streaming mais aussi les restaurants et les centres commerciaux. Au point que de nombreux compositeurs et producteurs, inconnus du grand public, parviennent désormais à vivre de leur musique.
Nymano, compositeur de lofi hip-hop, chez lui, à Lyon, septembre 2023. (Bruno Amsellem/Libération)
par Brice Bossavie et photo Bruno Amsellem
publié le 22 septembre 2023 à 17h45

«Un ami en vacances m’a écrit un jour pour me dire : “Je suis en Chine et je viens d’entendre ton morceau passer dans un café”.» L’auteur de cette anecdote n’est ni une pop star ni un DJ en vogue. Il est ingénieur en informatique. Depuis plusieurs années, plusieurs centaines de milliers de personnes (autour de 400 000 actuellement) écoutent chaque mois sur Spotify la musique de ce jeune musicien français connu sous le nom de Nymano. Une fois ses journées de travail terminées, le Lyonnais rentre chez lui pour composer, le soir et le week-end, des morceaux de lofi hip-hop. Un genre musical instrumental, calme et relaxant, particulièrement prisé sur Internet depuis quelques années pour réviser, cuisiner ou simplement se détendre, qui affiche des chiffres d’écoutes impressionnants en ligne. Et permet à de nombreux musiciens d’en vivre.

Une batterie hip-hop lente, une boucle mélodique douce, des effets sonores nostalgiques (bruit de vinyle ou de pluie) et une pochette inspirée de dessins animés japonais. Voilà comment le genre pourrait être grossièrement résumé. «C’est un style de musique que tu peux mettre en fond et qui passe par exemple beaucoup dans des cafés», explique DLJ, producteur de lofi hip-hop français depuis 2017. «C’est aussi beaucoup utilisé par les étudiants, beaucoup révisent avec ce style de musique en arrière-plan.» D’abord popularisé sur YouTube via des chaînes de diffusion en ligne 24 heures sur 24 au milieu des années 2010 (LoFi Gi