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L’original/la reprise : «Nothing Else Matters»

La vie d’une chanson et ses réécritures parfois étonnantes. L’hymne de Metallica, «Nothing Else Matters», créé en 1991, a été repris en 2021 par Phoebe Bridgers.
«Nothing Else Matters». (DR)
publié le 7 janvier 2024 à 10h42

Metallica (1991)

Led Zeppelin, Scorpions, Aerosmith, Guns’n’Roses, et on en oublie, la ballade est devenue au fil des décennies un exercice incontournable pour tout groupe de hard rock qui se respecte. C’est d’ailleurs souvent le titre qui leur permet d’atteindre le sommet des hit-parades. Logiquement les «men in black» ont jeté leur pierre à l’édifice larmoyant en insérant cette pause (relativement) langoureuse au sein de leur furieux album homonyme, désormais un classique metal quand il s’agit de faire tomber la foudre sur des oreilles plus ou moins chastes. Quand même la première chanson de la bande au guitariste James Hetfield à franchir le cap du milliard de vues sur YouTube. Elle existe même en version pour grand orchestre disponible notamment dans la gargantuesque réédition 2021 de ce surnommé Black Album avec ses 193 titres ! Copieux.

Phoebe Bridgers (2021)

La même année, sans doute vexée de ne pas avoir été conviée au projet gigantesque The Metallica Blacklist où 53 artistes les plus divers (Miley Cyrus, Elton John, Mac DeMarco, The Neptunes, SebastiAn, entre autres) se livrent à des réinterprétations cocasses (ou pas) de cet incontournable Black Album, cette Américaine balance sa version du slow de Metallica. Le résultat est magnifique. Subtilement équilibré entre les délicatesses d’un piano, la lourdeur des basses et la voix joliment éthérée d’une chanteuse mi-folk, mi-pop. Mais on ne peut pas dire que cette reprise lui ait apporté une quelconque notoriété supplémentaire. La preuve, elle se consacre désormais au très bon projet collaboratif Boygenius en compagnie de Julien Baker et Lucy Dacus. On encourage même l’écoute de leur récent EP The Rest. Toutefois assez «black» dans la tonalité.