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Libération
Chanson

L’original/la reprise : «Say my Name»

La vie d’une chanson et ses réécritures parfois étonnantes.
«Say my Name», l'original des Destiny's Child et la reprise, d'Ólafur Arnalds (DR)
publié le 19 novembre 2023 à 12h26

Destiny’s Child (1999)

Un moment clé dans la carrière d’un groupe qui est alors un quartet formé par Beyoncé Knowles, Kelly Rowland, LeToya Luckett et LaTavia Roberson. En effet, ces deux dernières sont remplacées entre la publication du morceau et la réalisation du clip par Michelle Williams et Farrah Franklin. En cause, des bisbilles financières et le papa /manager de Beyoncé qui leur montre le chemin de la sortie. Mais qu’importe, Knowles et Rowland étant bien les deux seules maîtresses à bord, le titre écrit en partie par le producteur-compositeur Rodney Jerkins est le premier succès planétaire des Texanes. Pourtant, aux USA, il a mis plus de deux mois avant d’atteindre le sommet des charts. Ce qui ne l’empêchera pas de finir peinard dans le top 10 des singles les plus vendus en 2000 dans le pays. Comme disent nos amis italiens : «Chi va piano va sano.»

Ólafur Arnalds (2016)

De piano, il en est justement beaucoup question avec cette reprise iconoclaste réalisée par le multi-instrumentiste islandais. Même s’il a bâti sa réputation sur des longues plages atmosphériques basées donc sur une pratique ultra-mélancolique du piano, le musicien a quand même démarré dans un groupe de hard-rock. Ce qui en dit beaucoup sur une personnalité ouverte à toutes les expériences. Il le démontre dans un exercice décoiffant de DJ mix effectué pour la saluée série LateNightTales. C’est ici glissée au milieu des Jai Paul, James Blake ou Four Tet, que l’on repère cette interprétation tout en délicatesse du hit des Destiny’s Child. Le rôle des quatre Américaines étant endossé par un seul chanteur, également islandais, Arnór Dan Anarson, collaborateur de longue date d’Arnalds. On frissonne à l’écoute du résultat. Et niveau choré ? Le clip reste à tourner.