«Comme vous le savez : sans artistes, pas de festival.» C’est par ces mots que les organisateurs des Déferlantes ont annoncé ce mardi sur leur site se mettre en quête d’un nouveau lieu pour l’été à venir. Depuis samedi, la grogne montait chez les artistes, notamment Indochine et Louise Attaque, contre la tenue de cet événement dans la ville frontiste de Perpignan (Pyrénées-Orientales). «Nous prenons en considération l’ensemble de ces réactions. Nous sommes donc contraints de renoncer à cette implantation et nous nous mettons dès à présent en quête d’un nouveau lieu pour que le festival puisse se tenir dans les Pyrénées-Orientales aux dates prévues», ont assuré les organisateurs.
Traditionnellement organisé à Céret, à une vingtaine de kilomètres de Perpignan, le festival avait rendu public vendredi sa décision de déménager dans la préfecture catalane, pour des raisons logistiques. Une nouvelle dont le maire de la ville, l’élu du Rassemblement National Louis Aliot, n’avait pas tardé à se réjouir.
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Mais dès samedi, Indochine avait lancé la fronde, refusant de se produire dans une ville tenue par l’extrême droite. Le groupe Louise Attaque a embrayé ce mardi, annonçant aussi son intention de boycotter Les Déferlantes dans le cas où le festival de musique se tiendrait à Perpignan. «Ne souhaitant cautionner ni la méthode du fait accompli, ni la possible récupération du festival par la mairie, nous demandons aussi à la direction des Déferlantes de faire tout son possible afin de trouver un autre lieu», a communiqué plus tôt dans la journée le groupe porté par Gaëtan Roussel, Robin Feix et Arnaud Samuel.
Louise Attaque demandait par ailleurs «un lieu qui corresponde aux attentes de tous : organisateurs, artistes et festivaliers», sans quoi il se refusait à participer au festival.
Ce n’est pas la première fois que les deux groupes de pop-rock s’engagent contre l’extrême droite : dans le début des années 2000, Louis Attaque avait donné à Marseille un concert de soutien au Sous-marin de Vitrolles, une salle de concert fermée par la municipalité Front national en 1997. De même, en 2017, Indochine chantait : «Pardonne-moi si ici /Tout devient froid national /Un pays infernal /A nous la petite mort».
Mise à jour à 17 h 49 avec l’ajout de la décision des Déferlantes de changer de lieu.