La house lourde qui tourne au ralenti, les gimmicks R’n’B, la production pointilleuse, les beats qui passent de léché à gras en un battement de cils, le dynamitage des chapelles électroniques et le concassage savant de ce qui subsiste, l’extrême sensibilité de ses inclinaisons pop, les tatouages, la non-binarité, l’ivresse des clubs underground, l’indépendance chevillée au corps… Difficile de faire plus contemporain que l’Américain LSDXOXO qui, jusqu’à son nom à épeler lettre à lettre, incarne à la perfection le son de notre époque, ses interrogations, ses doutes et aussi ses lubies. Avec son premier véritable album DOGMA, sorti sur son propre label après de nombreux très longs EP, le Philadelphien installé de longue date à Berlin où il a fait ses armes aux platines, semble tourner le dos à son passé de clubber.

Si Delusions of Grandeur (D.O.G.), son EP sept titres paru en 2023, était de son aveu même un outil de communication entre le DJ et le dancefloor, LSDXOXO endossant parfois le rôle d’un Green Velvet des débuts qui aurait été nourri aux influences jungle, techno, Baltimore club et ghetto house, DOGMA ralentit le tempo. Fruit d’une période de quatre ans de «découverte de soi et de guérison», inventif, inclassable et protéiforme, l’album empile les couches sonores, épaissit le son et démontre en onze titres toute la pertinence de la synthèse opérée par LSDXOXO. Reste désormais à trouver comment transcender l’éphémère pour continuer à briller.

D’un côté Célinatique une chanteuse d’origine libanaise et, de l’autre, Bab le DJ-producteur. Avant le premier EP, une mise en jambes avec un titre jubilatoire, entre house old school et chanson moyen-orientale. So spicy.

La bande-son electro acid percutante nous ramène au temps de l’electroclash, mais la douceur de la voix et de la mélodie est plutôt ancrée dans une chanson française seventies. Et ça fonctionne. A plein tubes même.

On l’avait un peu perdu de vue. On retrouve l’ancien Her en pleine mutation, notamment vocale puisqu’il chante désormais en français. C’est une réussite. Comme un James Blake tricolore. Saisissant et troublant.

Moitié du duo Haute, entendu chez Agoria, le chanteur franco-américain séduit avec ce titre aux arrangements ludiques, subtilement balancé entre organique et électronique. On va s’intéresser à l’album.

Inexplicablement en tendance sur TikTok, le duo californien Duster, impeccable depuis sa reformation de 2018, revient un album de treize titres entre shoegaze et slowcore, où le tempo sait s’accélérer. La preuve.