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Libération
La pochette

«Machine Head» de Deep Purple : totalement metal

L’album le plus emblématique des pionniers du hard rock britannique, celui avec le fameux «Smoke on the Water», se distingue aussi par le graphisme étrange d’une pochette floue où le métal n’est pas seulement présent musicalement. Explications.
«Smoke on the Water» de Deep Purple, sorti en 1972. (DR)
publié le 5 novembre 2023 à 1h10

L’album

Le son de Deep Purple, formé en 1968, basé sur la guitare déchaînée de Richie Blackmore et les claviers en furie de Jon Lord, atteint des sommets avec ce sixième album enregistré dans un studio mobile placé dans le Casino de Montreux en Suisse. C’est leur plus gros succès commercial avec des classiques comme Smoke on the Water bien sûr mais aussi Highway Star ou Space Truckin’. De nombreuses fois réédité.

Le photographe

L’Américain Shepard Sherbell s’installe à Londres dans les années 60 où il shoote le gotha de la scène rock de l’époque : les Beatles, les Stones, les Who (il était le photographe attitré de Keith Moon) ou encore Cat Stevens. Le choix de Deep Purple est donc logique. Ce sera l’une des dernières œuvres de Sherbell dans la musique. Il retourne peu après aux Etats-Unis où il se reconvertit avec succès, à partir du milieu des années 70, dans le photoj ournalisme. Il décède en 2018 d’une insuffisance cardiaque.

La plaque en métal

C’est le bassiste du groupe, Roger Glover, et leur manager John Coletta, qui ont l’idée du design de la pochette. Ils suggèrent à Sherbell de prendre une photo de Deep Purple qui se refléterait dans une plaque métallique et qui occuperait tout l’espace de la pochette. Pas forcément convaincu au départ par le délire du tandem, l’Américain fait quand même fabriquer une tôle polie avec le nom du groupe et le titre de l’album gravés à l’avance en laissant une place pour le reflet des musiciens.

Le shooting

Pas simple. Le jour venu, Sherbell place la tôle en fonction des positions des musiciens et monte sur un escabeau pour prendre la photo. La gageure étant d’éviter au maximum que l’on voie son reflet à lui sur la plaque de métal. C’est à moitié réussi puisque l’on distingue quand même son ombre sous le mot «head». Mais l’objectif est vraiment atteint pour les cinq membres de Deep Purple avec un effet suffisamment intriguant, mais qui permet quand même de distinguer chacun d’eux parfaitement. À une époque où bien sûr les retouches numériques n’existaient pas, tout a dû être fait en live. Une sacrée performance.

Deep Purple Machine Head (1972)