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Critique

Madlib, tout samplement

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Le producteur de hip-hop américain, habitué à multiplier les identités et les collaborations, sort «Sound Ancestors», présenté comme son premier album solo, dialogue avec ses prédécesseurs comme ses contemporains.
Madlib à Los Angeles, le 24 janvier. (Daniel Dorsa/The New York Times/Redux/Rea)
publié le 15 février 2021 à 19h07

Beat Konducta. De tous les pseudos et noms d’emprunts choisis par Otis Jackson Jr alias Madlib (traduisez «fou à volonté») c’est peut-être celui qu’on préfère. Celui qui dit le mieux la manière et l’art du producteur de hip-hop américain : pilote des rythmes, responsable de snare et de kicks, d’histoire du jazz et comme de musique brésilienne. L’album Sound Ancestors qu’il vient de faire paraître sous le nom de Madlib concentre peut-être à lui seul trente années d’une folle épopée. Originaire d’Oxnard en Californie, élevé dans une famille de musiciens, le jeune Otis bidouillait déjà des boîtes à rythmes à l’âge de 10 ans. A la fin des années 90, il rejoint le label Stones Throw Records dont il va devenir l’un des piliers, collaborant avec des rappeurs et producteurs du calibre de MF Doom, J Dilla ou Freddie Gibbs. Surproductif, il s’investit alors dans différents projets, labels et multiplie les identités. Dernier en date : le Jahari Massamba Unit, où il disserte grands crus, montrachet ou romanée-conti, avec le batteur Karriem Riggins. Sans vous chanter l’air du catalogue, il serait injuste d’oublier les fois où il monta un groupe de jazz tout seul (le Yesterdays New Quintet), sa visite des archives du catalogue Blue Note en cambrioleur averti (Shades of Blue en 2003) ou encore son doppelgänger, rappeur en peluche jaune et doubl