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Come-back

Madness est de retour : «On s’est pas mal engueulés mais on s’est bien amusés»

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Machine à tubes portée par une «recherche d’entente nationale», le groupe anglais, qui sort un treizième album impressionnant d’ambition, n’a rien perdu de sa jovialité fédératrice. Rencontre avec les historiques Suggs et Mike Barson.
Les six membres de Madness, en août. (Perou)
publié le 25 décembre 2023 à 16h56

Au vu de la pochette, désespérante de couillonnerie grotesque, on pourrait croire à une nouvelle pantalonnade des créateurs de Baggy Trousers. Même le titre bilingue, Theatre of the Absurd Presents : C’est la vie, n’augure que mollement de la joyeuse parade qui attend le curieux qui, en 2023, tente une revoyure nostalgique avec ce groupe anglais que la plupart estime figé aux lointains souvenirs des années 80. Madness donc, 45 ans d’âge, vieilli en fût de bière ambrée, considéré à domicile comme un véritable joyau du patrimoine, partout ailleurs en farandole d’entertainers encore prisés des soirées d’écoles de commerce, quand One Step Beyond rugit sur la piste ou que Our House donne envie d’imiter la gigue d’un Mr Bean considérablement éméché.

Sextette de sexagénaires bon pied bon œil malgré leurs silhouettes empesées, Madness délivre pourtant avec ce treizième album une éblouissante leçon de maintien, d’une ampleur et d’une ambition encore supérieures au surprenant The Liberty of Norton Folgate, qui remonte à près de quinze ans, quand on les pensait déjà cuits et muséifiés. Un disque plein comme un Christmas pudding (cinquante-sept minutes, trois actes, quatorze titres et six interludes parlés) qui conjugue le raffinement séculaire du music-hall anglais avec la tradition satirique pop qui va