Jonglant entre les projets avec jubilation, la chanteuse-auteure-compositrice Julia Lanoë, alias Rebeka Warrior, réalise depuis maintenant une quinzaine d’années un parcours dépourvu de toute balise conformiste. Récemment madone electro, vocalisant en allemand avec son complice Vitalic au sein du volcanique tandem Kompromat, elle a également incarné une diva punk dans le duo hystérique Sexy Sushi. Mais ses premiers pas discographiques remontent à 2005 quand, en compagnie de la violoniste Carla Pallone, elle donne vie à Mansfield. TYA. Quatre albums qui révèlent un couple atypique, adepte d’une sombre chanson baroque, largement acoustique, empreinte d’une fausse naïveté mélancolique.
Ce nouveau disque, Monument ordinaire, emprunte, lui, une direction plus minimale. Sous influence du synthétiseur analogique Prophet 6, dont la rondeur des sonorités nourrit des compositions qui, de l’aveu même de Lanoë, tentent de dépoussiérer la new wave et d’en redonner une lecture 2021.
Une réinvention qui vibre à travers ces accroches mélodiques assez simples, plutôt inédites chez elles. A l’image du premier single, Auf Wiedersehen, qui réunit dans un même manoir gothique une Mylène Farmer sous Tranxene et les pionniers synthétiques allemands DAF. Une belle réussite. Une nouvelle affirmation de la patte singulière de Rebeka Warrior, sorte de Marsupulami alterno s’ébrouant avec bonheur au fil de comptines étranges au parfum de sonnets moyenâgeux baignant dans l’ecstasy (Petite