Figure légendaire du «Swinging London», passionnée de poésie alliant noblesse et décadence, la chanteuse britannique aura marqué la musique, le théâtre et le cinéma. Morte jeudi à 78 ans, elle s’illustra dans de nombreuses collaborations. Libé en a retenu cinq.
PJ Harvey
Dans sa discographie, les invités n’ont jamais manqué mais Marianne Faithfull a joué une main particulièrement inspirée sur Before the Poison en 2004, où elle s’est entourée de Nick Cave, Damon Albarn et du producteur Jon Brion. Mais ce sont à l’arrivée surtout les chansons écrites par PJ Harvey qui embrasent le disque. Cinq titres qui donnent l’impression de voir une allumette enfin trouver son grattoir, sublimes moments de friction où les deux légendes brûlent de front, à feu égal.
Kenneth Anger
Serpent de mer occulto-psychédélique, Lucifer Rising de Kenneth Anger a nécessité quinze ans d’une production chaotique durant laquelle se sont croisés Jimmy Page, Dennis Hopper, Charles Manson et les Rolling Stones. A l’arrivée, vingt-neuf minutes de déambulations cosmiques sur la montagne de l’Etoile, lieu de culte néolithique en Allemagne, où Marianne Faithfull joue la déesse Lilith dans un état troisième.
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Angelo Badalamenti
D’un côté l’envie pour Marianne Faithfull de se diriger enfin vers l’une de ses influences majeures, la musique classique. De l’autre, celle de se frotter à l’air du temps, cette musique alternative aux angles saillants et aux chansons tordues. Au centre, le seul homme capable de concilier les deux, Angelo Badalamenti, compositeur fétiche de David Lynch, en rade de défis majeurs depuis la fin de Twin Peaks, qui lui offre avec A Secret Life en 1995, un joyau impérial à redécouvrir urgemment.
Metallica
Quand soudain, au cul des années 90, Marianne Faithfull déboule chez Metallica, tout feulement éraillé dehors, en toile de fond de The Memory Remains, titre comme le groupe américain en enchaînait par dizaines durant cette période, entre heavy metal contrarié et rock alternatif balourd. Une curiosité.
Absolutely Fabulous
Seule la plus monstrueusement acerbe sitcom anglaise des années 1990-2000 pouvait se le permettre. En 2001, dans une scène de cauchemar, faire apparaître le Diable, joué par Anita Pallenberg, et Dieu, interprété par Marianne Faithfull. Union démente et pourtant on ne peut plus logique entre les deux plus emblématiques survivantes des années 1960.