Les deux se tournaient autour depuis des lustres. Dès 2011, quant à l’occasion de TKOL RMX, variation liquéfiée-hackée-remixée de The King of Limbs de Radiohead, Mark Pritchard offrait sous deux blazes deux relectures habitées de Bloom ; puis en 2016, quand Thom Yorke prêtait sa voix à Beautiful People, sur le splendide Under the Sun de Pritchard ; encore en 2019, quand Pritchard remixait Not the News de l’Anima en solo de Yorke. Surtout Tall Tales, le premier album en duo de la rockstar et du vétéran de l’électronique britannique dont le CV complet depuis le premier maxi sous le nom de Reload en 1991 suffirait à noircir les pages d’un volume du bottin téléphonique, a maturé longtemps, longtemps – 2020 pour les premières voix posées par Yorke, à distance, sur les nappes de Pritchard, il y a près d’une décennie pour les premières ébauches de composition par l’Anglais exilé en Australie. Autant dire que Tall Tales n’est, en son et en inspiration, pas un album dans l’air du temps. Plutôt un disque de l’à côté, du temps long, où – il n’y a pas de hasard – il fait bon souffler et se ressourcer. Un disque plus proche d’ailleurs, à quelques exceptions près (le single