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Trésor

Marvin Gaye : une soixantaine de démos de chansons inédites auraient été retrouvées en Belgique

Selon la BBC, la famille du musicien qui a accueilli le soulman en 1981 à Ostende lors de sa parenthèse belge a retrouvé des morceaux inédits de la star du r’n’b.
Marvin Gaye, lors de sa tournée Sexual Healing au Radio City Music Hall de New York, le 19 mai 1983. (Gary Gershoff/Getty Images)
publié le 1er avril 2024 à 16h48

Un trésor à la valeur inestimable se cacherait-il depuis plus de quarante ans en Belgique ? Selon la BBC, plusieurs enregistrements secrets de l’icône musicale Marvin Gaye auraient été retrouvés à Ostende. Cette ville dans laquelle le chanteur, rongé par ses addictions à la cocaïne, l’héroïne et aux femmes avait posé l’ancre en 1981 pour se ressourcer. Mais surtout, pour travailler. C’est là, dans cette cité qui borde la mer du Nord que le soulman a écrit et composé son tube planétaire Sexual Healing vendu à plus de 4 millions d’exemplaires et récompensé du Grammy Award de la meilleure performance r’n’b en 1983.

Durant sa parenthèse belge de dix-huit mois, Marvin Gaye aura donc enregistré tout un tas de chansons dont certaines n’auraient jamais été diffusées. A la BBC, Alex Trappeniers, l’avocat de la famille de Charles Dumolin, le musicien belge qui a accueilli la star, parle de «30 bandes» équivalentes à «66 démos de nouvelles chansons». «Certaines d’entre elles sont complètes et d’autres sont aussi bonnes que Sexual Healing parce qu’elles ont été réalisées à la même époque», s’enthousiasme Trappeniers, qui a tout intérêt à créer la sensation pour que ses clients puissent tirer quelque chose de ces pièces de collection.

«Il faudra un compromis»

«Nous pouvons ouvrir une capsule temporelle et partager la musique de Marvin avec le monde entier», s’émerveille également Alex Trappeniers. Ces trouvailles faites, reste maintenant une grande question : qui des héritiers de Marvin Gaye ou de la famille en possession de la collection pourront exploiter les morceaux ? En Belgique, selon la loi, tout bien, peu importe la manière dont il a été acquis et donc même s’il a été volé, devient officiellement au possédant après une période de trente ans. Toutefois, cette dernière ne s’applique pas à la propriété intellectuelle. Ainsi, Alex Trappeniers et ses partenaires pourraient se retrouver propriétaires des bandes physiques sur lesquelles la musique a été enregistrée, sans avoir le droit de publier les chansons. Quant aux héritiers de Marvin Gaye aux Etats-Unis, ils pourraient se retrouver avec un droit théorique d’exploiter la musique, mais sans aucun moyen d’y accéder puisqu’ils ne possèdent pas les bandes.

«Il faudra un compromis», reconnaît l’avocat. «Je pense que nous pourrions être tous gagnants, la famille de Marvin et les héritiers de Dumolin qui a la collection entre les mains. Si nous mettons la main à la pâte […], nous aurons de bonnes chances d’obtenir la collection de Marvin», poursuit-il. Contactés par la BCC, les avocats de deux des trois enfants de Marvin Gaye sont maintenant au courant de l’existence de cette collection belge. Il est possible que des négociations s’ensuivent, mais elles n’ont pas encore commencé.