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Hors cadre

Mary Halvorson, sextette chercheuse

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Avec «Cloudward», la guitariste jazz et compositrice prolixe sort un nouvel album avec six musiciens choisis «pour leur personnalité», en quête de «quelque chose d’organique».
Mary Halvorson, une trentaine d'albums au compteur. (Amy Touchette)
publié le 14 janvier 2024 à 18h37

C’est un vieux débat : où commence cette histoire de jazz et où pourrait-elle bien se terminer ? Une discussion de comptoir que les récents disques de Mary Halvorson devraient alimenter, tant sa musique s’avère irréductible à un format du style fermé et définitif. Free jazz alors ? La guitariste en perçoit les limites. «Là encore, il s’agit juste d’une facilité d’usage pour certains qui ont besoin de mettre des catégories sur des musiciens. Si par free jazz, ils entendent quelqu’un qui crée sur le moment, j’en fais partie, bien sûr. Mais j’écris aussi ! Il y a tellement de styles qui m’ont influencée, rock, folk, classique… que je n’arrive pas à m’y retrouver.»

Libre et écrite, mélodique ou dissonante, complexe mais évidente, parfois paisible, souvent intranquille, la musique de cette créatrice prolixe est au cœur d’un présent dégenré. L’ambiguïté pourrait bien être un mot-clé pour pénétrer plus avant dans cet univers en perpétuelle expansion. «Ce n’est pas un mot que j’utilise mais cela fait sens. Je parle d’équilibre entre de nombreux éléments et musiques en les intégrant naturellement. Je n’aime pas me répéter mais j’ai besoin d’une forme dans l’écriture, même si la place à l’improvisation est bien là. J’aime bien faire des mélanges bizarres comme produire une ligne très claire. La musique