Dans l’ombre des succès populaires du rap français actuel, ils et elles œuvrent sans que l’on connaisse toujours leurs noms : les beatmakers, c’est-à-dire les producteurs de sons et de rythmes, sont devenus un enjeu primordial pour tous les artistes désireux d’atteindre le sommet des plateformes de streaming. Et si l’on a forcément entendu les mélodies de nombre d’entre eux, il n’est pas toujours évident de poser un nom sur leurs compositions. Depuis cinq années maintenant, la Française Meel B s’attelle à remédier à ce problème en respectant une règle simple : créer sa propre musique, avec ses propres règles, quitte à sonner comme personne d’autre. Originaire de Rouen, cette jeune compositrice qui s’avance le visage constamment caché compose à la fois des titres pour la nouvelle génération du rap français (la Fève, Khali, TIF) tout en sortant en parallèle de courts EP pour présenter plus largement le son unique qu’elle tente de développer.

Une musique qu’elle affirme aujourd’hui encore plus avec UFONY, un nouvel EP de sept titres dans lequel la Rouennaise fait voyager sa musique vers des sonorités à la fois électroniques et spatiales en compagnie de cinq artistes (Kay The Prodigy, Femtogo, Maureen, Zalmad, et le rappeur américain Nutso Thugn) qui se prêtent tous au jeu de son univers synthétique venu d’ailleurs. On y entend ainsi en seulement dix minutes des sonorités rock (TALI), techno (ITWASNEVERREAL) ou même shatta martiniquaise (WW avec Maureen, nouvelle représentante du genre) passer sous le filtre métallique et froid de la musique de Meel B, bien décidée à imposer sa vision. Sans jamais faire de compromis, et ouverte à toutes les expérimentations, elle réussit finalement avec UFONY à montrer qu’un autre son est possible dans le rap français. Il suffit de monter dans sa fusée pour en découvrir toutes les subtilités.

Drôle de titre à l’image de ce chanteur franco-suisse avec lequel on ne sait pas trop sur quel pied danser. Au sens propre. Le démarrage brutal est techno avant que l’on soit captivé par un balancement pop reggae déviant. Plaisant.

Intéressants les projets rap qui osent le pas de côté, ni trap, ni grime, ni cloud. La production puissante et inventive de KM s’allie parfaitement au flow métallique mais sensuel de Skotch. Vraiment un bon plan.

Parions que la popularité croissante de ce trio festif franco-brésilien va franchir un nouveau cap avec cette techno pour fête foraine matinée d’ambiances sud-américaines. On en sort heureux mais lessivé.

Cordes classiques, beats electro-disco et paroles douces amères sur la solitude, le duo le plus malin de la pop anglaise reste incontournable quarante ans après ses débuts. Quinzième album en avril.

Entre ambient, post-rock et vieilles machines analogiques, le duo français bâtit des cathédrales de nappes en tension et tente, ici, de composer la bande-son de l’écoanxiété, aidé par les mots de lanceurs d’alerte. Epique.