Soulagement pour les festivaliers, à moins de 24 heures des concerts de Gossip ou de L’Impératrice, pour la 32e édition du festival à Carhaix. Le rendez-vous musical pourra bien se tenir l’an prochain dans la localité bretonne. De fortes tensions opposaient les organisateurs des Vieilles Charrues au maire de la commune, Christian Troadec, mais suite à une réunion de médiation ce mercredi 10 juillet avec différents responsables politiques locaux et les organisateurs, un accord a été trouvé.
Le festival de musique rock, poumon économique et artistique du centre de la Bretagne créé en 1992, situé depuis sa création dans la ville du Finistère, faisait face depuis plusieurs mois à des difficultés d’organisation imposées par la municipalité. Achat de locaux empêché par la mairie, facture à plusieurs centaines de milliers d’euros pour l’utilisation de la prairie de Kerampuilh (pourtant jusqu’ici mise à disposition gratuitement), amputation d’une partie du terrain, autant de «décisions de dernière minute» qui ont agacé le directeur des Vieilles Charrues, Jérôme Tréhorel. Des tensions qui s’inscrivent dans la durée, les premières «remontant presque à dix ans», assure-t-il.
Un record de 346 000 spectateurs l’an dernier
Cofondateur et président d’honneur du festival breton jusqu’en 2001, date à laquelle il a été élu à la mairie de Carhaix, Christian Troadec (DVG) assume quant à lui l’aspect politique de l’affaire. Qualifiant les organisateurs des Vieilles Charrues d’«adversaires politiques», il dénonce aussi leurs liens avec un opposant local de droite, Jérôme Yvinec.
Une «volonté de ne pas travailler ensemble» selon Loïg Chesnais-Girard, président (DVG) de la région Bretagne, finalement surmontée par tous les acteurs de la région, pour qui le festival représente des enjeux considérables. En effet, battant son record de fréquentation en 2023 avec 346 000 spectateurs, ses retombées économiques s’élevaient en 2019 à 18,5 millions d’euros, dont 5 millions pour les communes alentour.
Les discussions se poursuivront le 15 octobre, mais les différents participants de cette première réunion, qui s’est tenue à Châteaulin, se disent prêts à mettre la main à la pâte pour que la pérennité du festival soit assurée. «Et après, si on arrive à boucler tout ce qui s’est dit ce (mercredi) matin, on restera bien à Carhaix. Et on sera très fiers de rester à Carhaix», a affirmé Jean-Luc Martin, président du festival. De quoi rassurer les spectateurs fidèles, qui peuvent déjà prévoir leur aller-retour en Bretagne en 2025.