Si tu ne vas pas à Tulsa, Tulsa ira à toi. Les trésors du Dylan Center font le voyage, de l’Oklahoma vers nous – pour une certaine somme, et pas exactement du foie de volaille. La quantité et la richesse des documents impressionnent, même si au bout du compte on peut se ranger à l’avis de Jeff Gold, un des contributeurs : «Ce qu’il en ressort, à mon avis : en dépit du flot ininterrompu de livres sur Dylan, il est idiot de croire qu’on puisse savoir ce qui passe par la tête de cet être extraordinaire.»
L’approche est chronologique, la maquette souvent plan-plan, les contributeurs vont des habitués (Greil Marcus, Larry Sloman, Clinton Heylin) aux personnalités rock (Richard Hell, John Doe), en passant par les littéraires (Michael Ondaatje, Peter Carey), historiens (Douglas Brinkley), poètes (Joy Harjo), peintres (Ed Ruscha) et journalistes, mais les textes les plus passionnants viennent des collectionneurs. Car après tout, pareil livre n’existerait pas sans eux. Certains écrivent bien, d’autres pas, mais leur approche est toujours intéressante parce qu’ils racontent des histoires. Et les histoires de collectionneurs, comme celles d’autres folies humaines, sont toujours plus intéressantes que les puissantes analyses.
Lee Ranaldo, le guitariste de Sonic Youth, résume l’affaire : «Je veux juste le voir», le titre de son texte sur le mythique disqu