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Justice

Moha La Squale : le rappeur sera jugé pour des violences physiques sur d’ex-compagnes, non-lieu pour les accusations de violences sexuelles

L’artiste parisien de 29 ans avait été mis en examen en juin 2021 pour une agression sexuelle et des violences sur d’ex-conjointes, puis pour viol en juillet 2022.
Moha la Squale, le 8 février 2019. (Daniel Pier/NurPhoto. AFP)
publié le 27 mars 2024 à 18h05

Le rappeur Moha La Squale sera jugé par le tribunal correctionnel de Paris pour violences par conjoint ou séquestrations commises sur d’anciennes compagnes. Mohamed Bellahmed, de son vrai nom, comparaîtra pour des violences sur six ex-compagnes entre 2017 et 2021, selon l’ordonnance de renvoi signée par une juge d’instruction parisienne le 14 mars, dont l’AFP a eu connaissance ce mercredi 27 mars. Il s’était défendu sur le réseau X de ces accusations, assurant n’avoir «jamais au grand JAMAIS levé la main sur une femme». «Ce complot a été perpétré pour me nuire», avait-il argué en avril 2021.

Dans le même temps, l’artiste de 29 ans, qui a explosé sur YouTube en 2017, a fait l’objet d’un non-lieu concernant des accusations d’agression sexuelle et de viol dont il faisait l’objet, dénoncées par deux des plaignantes. Concernant ce non-lieu, un appel a été formé par des avocats de l’une des parties civiles pour que les faits soient requalifiés criminellement.

«Comme on pouvait s’y attendre, ce dossier qui est une création médiatique s’est effondré sur le plan judiciaire, estime l’avocate de Moha La Squale, Me Elise Arfi. Il reste quelques faits poursuivis résiduels, qui sont de toute façon totalement contestés. Mon client n’est pas et n’a jamais été un agresseur sexuel. Je ne sais pas comment il pourra retrouver le cours d’une vie normale après tant d’épreuves, mais j’espère qu’il réussira à reprendre sa carrière là où les choses se sont brutalement arrêtées.»

«Immature, capricieux et colérique»

Le rappeur avait été mis en examen en juin 2021 pour une agression sexuelle et des violences sur d’ex-compagnes. En juillet 2022, il avait aussi été mis en examen pour viol, une qualification criminelle, sur une autre ancienne compagne. Mais en «l’absence d’élément matériel venant étayer» ces dernières accusations, la juge d’instruction a décidé de rendre un non-lieu sur ce volet. Dans son ordonnance, elle souligne en revanche qu’il est «décrit par ses compagnes successives comme cyclothymique, impulsif, immature, capricieux et colérique», des traits «probablement fortement accentués par une consommation excessive de cannabis», qui s’inscrivent «sur un terrain paranoïaque et jaloux».

«La combinaison de ces facteurs débouchait sur des violences psychologiques caractérisées à l’encontre de ses compagnes», accompagnées parfois de «passages à l’acte physiques», avec «gifles, tirage de cheveux, étranglements ou encore étouffements avec un oreiller», observe la magistrate. «Les souffrances de ma cliente ont été entendues par la justice», déclare de son côté Me Antonin Gravelin-Rodriguez, avocat d’une des plaignantes, «profondément marquée» : «Nous espérons que justice sera rendue rapidement afin de lui permettre de tourner définitivement cette page.»