Coincée entre Hugues Aufray et Eddy Mitchell, plein axe au dernier rang, Catherine Ribeiro figure en juin 1966 sur la photo de classe de Salut les copains, grenade encore goupillée de cette France gaulliste en pleine couvade insurrectionnelle. Mèche brune qui lui dégringole sur le visage, regard noir obtus, la petite Portugaise de la banlieue de Lyon attend son heure, quand les transistors laissent échapper la Nuit et le Vent, jolie et inoffensive supplique d’une fille qui justement attend, banalement un amant, fleuron pop et folk de son troisième EP chez Barclay.
A l’époque, classée vite fait entre Françoise Hardy et Marie Laforêt, elle a beau reprendre Dylan (It’s All Over Now, Baby Blue devenu C’est fini entre nous) ou Pete Seeger (The Bells of Rhymney devenu les Cloches dans la vallée), son potentiel inflammable est encore sous cloche, et il faudra l’étincelle 68 pour en faire le brasier le plus ardent et incontrôlé du rock français des années 70.
Rencontre en 2013 avec la chanteuse
Dans le rôle de l’artificier, on trouve Patrice Moullet, frère du cinéaste Luc Moullet, rencontré en 1963 sur le tournage des Carabiniers de Godard où ils tiennent l’un et l’autre les premiers rôle