Une semaine après avoir fêté le 1er novembre ses 98 ans, Lou Donaldson est mort en Floride des suites d’une pneumonie le 9 novembre. Si le saxophoniste n’était plus depuis bien longtemps en haut de l’affiche, ce prolifique compositeur n’en demeure pas moins l’un de ceux qui auront marqué une époque, les années 50 et 60, dont ses nombreux disques pour le compte de Blue Note représentent des jalons en matière de hard bop.
«Pour moi, tout le jazz reste de la musique de danse»
Elevé auprès d’un père musicien et homme d’Eglise, marqué par son mentor Charlie Parker, formé chez Horace Silver puis les Jazz Messengers avec lesquels il participe au légendaire concert du Birdland en 1954, le natif de Badin (Caroline du Nord) va se distinguer alors même que la révolution free souffle. Lui choisit de suivre des vents contraires. Ce sera Blues Walk, un album qui, dès 1958, le place en pole position des tenants de la tradition. «Pour moi, tout le jazz – même le be-bop – reste de la musique de danse», insistait-il encore en prélude d’un concert parisien au Jazz Club Etoile à la fin des années 90.
Son mot d’ordre : Everything I Play Is Funky, pour reprendre l’intitulé d’un album qu’il publia à l’orée des années 70. Trois ans plus tôt, il venait d’enregistrer Alligator Bogaloo, qui fut sans conteste son plus grand succès. A ses côtés un jeune guitariste promis à un bel avenir, George Benson, et Dr Lonnie Smith, le mage de l’orgue qui restera un fidèle de cet apôtre d’un swing sevré de gospel. Soit deux autres représenta