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Disparition

Mort du rappeur Morad, pilier de la Scred Connexion à la vie cabossée

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Le groupe de rap parisien a annoncé dimanche 19 novembre la mort d’un de ses premiers membres à l’âge de 46 ans, d’une crise cardiaque. Le rappeur s’est longtemps débattu avec une addiction aux drogues.
Le rappeur Morad en 2012. (Capture d'écran Instagram Scred Connexion)
publié le 20 novembre 2023 à 16h18

«L’impression d’étouffer tant qu’on a du mal à se confier…» En 2001, Morad pose le texte de Du mal à s’confier, chanson éponyme du premier album de la Scred Connexion. Sur un beat âpre, caractéristique du groupe de rap étendard du XVIIIe arrondissement, il chante la difficulté à se livrer, l’isolement dans lequel peut mener «la peur de se tromper». Le refrain tombe sur ces mots : «Mais c’est nos vies qu’on joue et personne pour t’sortir de ce guêpier.» Sa vie cabossée s’est achevée brutalement, d’une crise cardiaque, à l’âge de 46 ans. Son groupe en a fait l’annonce sur les réseaux sociaux dimanche 19 novembre. «Nos premières pensées vont à sa famille et ses enfants. Il veillera sur nous et nous penserons à lui à jamais», peut-on lire sous un portrait en noir et blanc.

Quotidien gris pigeon

Morad est là dès les tous débuts de la Scred Connexion. Il rencontre Fabe et Koma au mitan des années 90 dans leur nord de Paris commun, à l’aube de l’expansion cosmique du rap. Ils seront rapidement rejoints par Mokless et Haroun pour former un des groupes majeurs de la fin de cette décennie dorée. Son emblème : un bandit masqué, bob sur la tête et bandana sur le visage. Sa fierté : une indépendance jalousement défendue pour prodiguer un rap conscient mais pas chiant, tressé de textes politiques, de métaphores truculentes qui égaient la description d’un quotidien gris pigeon. Une ligne tenant à une certaine distance le folklore gangsta qui finira pourtant par tout emporter su