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Musique : le collectif Vulfpeck, une dose de cracks

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Virtuoses d’un funk retro ironique, les membres du collectif américain au succès insolent jouent les éternels ados, tout en créant leurs propres règles. Ils seront en concert au festival Jazz à Vienne.
Vulfpeck sur la scène du festival d'Austin City Limits, au Texas, le 6 octobre 2017. (SUZANNE CORDEIRO/AFP)
publié le 14 juillet 2024 à 7h30

Vulfpeck est un groupe américain lo-fi fondé à Ann Arbor (Michigan). Comme les Stooges, et c’est à peu près tout ce qu’ils ont en commun, mis à part, peut-être, une certaine complaisance à jouer les demeurés qu’ils ne sont pas. Ah, et oui, il n’y a qu’une lettre qui diffère entre punk et funk, mais là encore, rien à voir. Même si les deux sentent la transpi – chez Vulfpeck, ça sentirait même un peu la chaussette. D’où, peut-être, leur dernier album (Schvitz, 2022) entièrement enregistré dans un sauna new-yorkais, et présenté en tournée en peignoir de bain immaculé. Les festivaliers de Jazz à Vienne y auront-ils droit aussi ?

Les chaussettes – de foot, remontées jusqu’à mi-mollet, sur les premières pochettes du groupe comme sur scène – sont d’abord celles de Jack Stratton, leader-fondateur-cerveau de l’ensemble à la voix nasillarde. Multi-instrumentiste ascendant batteur, lunettes rondes et faciès de doctorant en littérature comparée, une mère prof d’aérobic et un père clarinettiste de klezmer, le trentenaire a le don assez bluffant de savoir reproduire, tant derrière la table de mixage que du bout d’un médiator, le timbre de tel obscur guitariste de session des années 60-70, le son de crash de tel autre requin de studio (avec une idolâtrie toute particulière pour Bernard Purdie), ou le muté de la paume de tel bassiste oublié. Car toute l’esthétique de Vulfpeck réside dans un gigantesque pastiche (vade) rétro funk, où se mêlent obsession maladive pour le détail d