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Musique shatta : DJ Chinwax distille un air d’Antilles

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Le chanteur et compositeur martiniquais s’impose jusqu’en métropole comme l’une des figures de ce genre né sur l’île. Une musique électronique dansante chantée en créole, dont il donne une superbe illustration dans son premier EP, «la Débauche».
DJ Chinwax a commencé à composer en 2015, puis à chanter en 2018. (Nevaway)
publié le 2 janvier 2024 à 4h12

En bon DJ, il peut passer des heures à détailler avec passion : les différences entre la soca de Trinité-et-Tobago et le Dennery Segment de Sainte-Lucie, les caractéristiques du bouyon dominicain, l’héritage du dancehall jamaïcain, l’omniprésence du zouk, bien sûr, la contagion du hip-hop américain… Tout ce qui se trame dans la Caraïbe, région qui, à la différence de la France métropolitaine, définit strictement les genres musicaux par leur rythme, les nomme sans détour pour mieux les renouveler, se retrouve dans ses dires dès qu’on le lance un tant soit peu sur le sujet. DJ Chinwax ne s’arrête plus : «Je me bats pour que le shatta soit catégorisé comme une musique d’outre-mer, considéré pour ce qu’il est vraiment. On ne peut pas le comparer au zouk, encore moins à la soca ou au bouyon. Et surtout pas avec ce que beaucoup appellent la pop urbaine.» Ce genre nouveau, né il y a une dizaine d’années dans les soirées martiniquaises, est en train de se faire une place sous les nuages de l’Hexagone grâce à des artistes du cru nommés Maureen, Shannon, Natoxie, et DJ Chinwax donc. Le shatta doit rayonner. Mais sans se trahir.

A l’écouter parler, il est en mission. Gilles Bellevent de son vrai nom n’a que 22 ans mais a réponse à tout, semble avoir tout réfléchi, anticipé, sans pour autant réciter de discours. Parce qu’il sait sû