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Musiques actuelles : au conservatoire, le soulèvement des machines

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Malgré les réticences, les musiques urbaines et électroniques sont aujourd’hui enseignées, avec ordinateurs, sampleurs ou boîtes à rythmes, dans plusieurs conservatoires français. Il aura fallu pour cela l’engagement et la persévérance d’une poignée d’enseignants.
Atelier de beatmaking au conservatoire de Romans-sur-Isère, en avril 2024. (DR)
par Olivier Pernot
publié le 18 avril 2025 à 17h02

«Apprendre à réaliser des productions hip-hop ou électroniques dans les conservatoires, ça renverse un peu les codes de ces institutions !» Gabriel Rouet, 31 ans, est un professeur enthousiaste. Comme d’autres enseignants en France, il anime un atelier de composition, à Bourg-en-Bresse et à Limonest, sur des ordinateurs et des machines dans un conservatoire. Cette révolution dans l’enseignement s’effectue en douceur, portée par la passion d’une poignée de professeurs, mais non sans quelques réticences car les conservatoires restent des établissements qui forment à la pratique instrumentale principalement dans la musique classique et le jazz.

Pourtant dès janvier 2001, Catherine Tasca, ministre de la Culture et de la Communication de l’époque insistait dans sa Charte de l’enseignement artistique spécialisé en musique, danse et théâtre, sur le besoin de renforcer la formation aux musiques actuelles amplifiées, à savoir le rock et ses satellites (blues, funk), mais aussi le rap et la techno. C’est à partir de ce document que les conservatoires ont commencé à ouvrir leur enseignement, notamment à la MAO (musique assistée par ordinateur). Bruno Bernard, professeur au conservatoire de Chalon-sur-Saône, a ainsi lancé en 2001 un atelier de production de musiques électroniques et de