Menu
Libération
Rencontre

Nick León au Festival Sónar Lisboa : la messe est deep

Article réservé aux abonnés
En avril au festival de Lisbonne, le DJ, nourri d’une carrière de dancefloors bouillants et d’influences latinos de sa Floride natale, sort bientôt un album subtil, objet spanglish futuriste.
«J’ai toujours eu un faible pour la house progressive, avec des grosses mélodies…» raconte le DJ. (Kolja Tinkova)
publié le 1er avril 2025 à 6h19

Nick León est chaleureux. La conversation a pourtant lieu à distance, le Floridien dans son studio miaméen et le journaliste un peu à l’étroit dans une cabine insonorisée à Libé ; mais l’impression est très nettement celle d’une discussion entre amis. Possiblement, on a brandi le bon épithète pour lui parler de sa musique : l’attribut «deep», graal de tout producteur de musique électronique qui se respecte depuis que Larry Heard a transmuté la house music en art introspectif dans la deuxième moitié des années 80 ; et qu’on pourrait, sinon le traduire exactement, le présenter en antonyme de «vulgaire» ou «mastoc». Or León, qui a gravi les échelons de la hype en même temps qu’il multipliait les apparitions en club ou en festival (on l’a personnellement découvert en plein air au Sónar de Barcelone – dinguerie) n’a pas à proprement fait parler de lui en ce terme. Au contraire : son premier «hit», Xtasis, paru en 2022 sur le label colombien TraTraTrax et produit en collaboration avec le Mexicain Babatr – inventeur d’un genre de dance pas réputé pour sa finauderie, la raptor house –, a surtout été loué pour ses qualités de rouleau compresseur, de grosse machine, de banger à se déboîter les hanches.

Aussi, tout ce qui a été écrit sur León depuis le résume à sa capacité à transformer les dancefloors en étuve à sueurs, transes et polyrythmies sud-américaines ; et omet l’extrême subtilité de ses potions, leur profondeur de champ, leur poésie. Fou du son si f