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«No Rain, No Flowers» de The Black Keys : après le déluge, un album bien trempé

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Avec l’annulation d’une tournée américaine et un bad buzz avec un conspirationniste pro-Trump, le duo d’Akron tente de remonter la pente avec un nouvel album. Retour sur une année houleuse avec Patrick Carney, le batteur du groupe.
Dan Auerbach et Patrick Carney, en janvier. (Larry Niehues)
publié le 7 août 2025 à 15h51

C’est passé inaperçu ici, mais 2024 fut une année catastrophe pour les Black Keys. Le duo originaire d’Akron, Ohio, patrie du pneu, a bien failli terminer sur la jante, voire dans le décor, éjecté d’un circuit devenu trop grand pour lui. Explications. Début avril de l’an dernier, tout va bien, Dan Auerbach et Patrick Carney publient Ohio Players, un douzième album des Black Keys qui renouvelle en douceur une formule un peu rincée, en infusant notamment les fluides de cette soul effervescente avec laquelle ils ont grandi – le titre de l’album est un clin d’œil pétillant au groupe funk seventies de Dayton. Un imposant documentaire signé Jeff Dupre, qui retrace leur aventure chaotique mais spectaculaire, depuis leur garage jusqu’aux arénas planétaires, est présenté à SXSW, où le groupe se produit également deux soirs de suite courant mars. Mais au mois de mai, la tournée américaine de 31 dates, baptisée International Players Tour, censée débuter en septembre, est annulée manu militari, sans véritable explication, sinon celle qui viendra bien plus tard : The Black Keys ne font plus recette.

Plus exactement, les gens ne se saigneront pas des 120 à 300 euros réclamés pour aller voir un groupe de rock qui n’a rien d’autre à offrir que sa sueur, son énergie et une paire de tubes vieux de dix ans. Symbole de l’inflation du prix des concerts, l’affaire est surtout une entourloupe de leur management bicéphale, en place depuis 2021. L’une des deux têtes n’est autre que l’ancien pa