Menu
Libération
Violences sexuelles

Nouvelle plainte pour viol déposée contre le rappeur américain P. Diddy actuellement incarcéré

Violences sexuellesdossier
Une nouvelle femme est sortie du silence mardi 24 septembre pour accuser de viol le producteur de hip-hop, en détention provisoire depuis le 16 septembre pour des faits de trafic sexuel et d’extorsion.
Sean Combs arrive au gala pré-Grammy, le samedi 25 janvier 2020, à Beverly Hills en Californie. (Mark Von Holden/Invision. AP)
publié le 25 septembre 2024 à 15h11

De nouveaux faits accablants. Dans une plainte déposée à New York le mardi 24 septembre, une femme du nom de Thalia Graves accuse Sean «Diddy» Combs de l’avoir «violée avec brutalité» en 2001 dans les studios de sa maison de production Bad Boy Records, à New York, avec l’aide d’un complice.

Dans la plainte, Thalia Graves raconte avoir été droguée et ligotée par ses deux agresseurs. Ces derniers auraient aussi enregistré la scène dans une vidéo qu’ils auraient fait circuler, des accusations qui font écho à celles du parquet fédéral de Manhattan la semaine dernière, lors de l’arrestation du musicien.

«Je suis heureuse qu’il soit enfermé, mais ce n’est qu’un soulagement temporaire», a déclaré la plaignante lors d’une conférence de presse au cabinet de son avocate Gloria Allred, à Los Angeles. «La douleur ressentie à l’intérieur quand on a subi une agression sexuelle est incroyablement profonde, et difficile à exprimer. Cela va bien au-delà des blessures physiques», a-t-elle témoigné, indiquant être toujours traumatisée par le viol subi.

Un empire fondé sur la «violence»

Visé depuis plusieurs mois par une dizaine de plaintes pour viols ou agressions sexuelles, Sean «Diddy» Combs, figure contestée du rap East Coast, a été arrêté le 16 septembre dans un hôtel de Manhattan et placé en détention provisoire. Il a plaidé non coupable des chefs de trafic à des fins d’exploitation sexuelle et d’extorsions.

Le procureur fédéral Damian Williams a décrit un système fondé sur la «violence» pour contraindre les femmes à avoir de «longues relations sexuelles avec des travailleurs du sexe», des scènes qu’il «enregistrait» et pendant lesquelles les victimes prenaient des substances comme de l’ecstasy, du GHB (la drogue des violeurs) ou de la kétamine.

L’acte d’inculpation évoque une «entreprise criminelle dont les membres se sont livrés […] au trafic à des fins d’exploitation sexuelle, au travail forcé, à l’enlèvement, à l’obstruction de la justice», tout cela facilité par «les ressources et l’influence de l’empire commercial» que dirigeait P. Diddy.