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Nuits sonores : les coups de cœur des programmateurs

Juliette Josse, Pierre-Marie Oullion et Pierre Zeimet, de l’équipe artistique du festival, livrent leur sélection à «Libération».
Les artistes Hadj Sameer, Sassyggirl et Standard Deviation. (Audi/DR)
par Pierre Zeimet, Pierre-Marie Oullion et Juliette Josse
publié le 16 mai 2023 à 14h29

Cet article a été publié en partenariat avec le festival Nuits sonores.

Standard Deviation

Standard Deviation est un label ukrainien au confluent de la musique, de l’art et de l’édition. Basé à Kyiv, il émane du club ∄ (ou K41), un acteur majeur de la scène club européenne. Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, il a joué un rôle important dans la sensibilisation des consciences sur l’état de la scène culturelle ukrainienne. Cette dimension politique nous intéresse particulièrement pour Nuits sonores Lab : comment les structures culturelles indépendantes et les artistes peuvent jouer un rôle dans le contexte actuel. Lors d’une table ronde, le label mais aussi des artistes en direct depuis l’Ukraine poseront la question de l’intégration des artistes ukrainien·ne·s dans les scènes des pays et des villes où ils et elles ont été forcé·e·s de s’installer. Katarina Gryvul représentera le label sur une scène de Nuits sonores. Son approche artistique laisse présager un moment chargé en émotions au cœur de la première journée du festival.

Juliette Josse, programmatrice Nuits sonores Lab

Hadj Sameer

La programmation de Nuits sonores, c’est avant tout des lieux et les histoires qui s’y raccrochent. Le DJ et digger Hadj Sameer, programmé en open air sur la place Guichard dans le quartier de la Guillotière, est peut-être celui qui nous raconte le mieux l’histoire musicale de ce quartier. La Guillotière a en effet été marquée dans années 80 et 90 par une production musicale raï, chaoui et staïfi foisonnante, mais inconnue des Lyonnais. Il était évident pour nous de «remettre le raï au centre du village».

Pierre-Marie Oullion, programmateur Nuits sonores

Sassyggirl

Sons ultrasynthétiques, effets granulaires, autotune poussé à son paroxysme : fière représentante du son «neoperreo», Sassyggirl pousse le reggaeton dans ses retranchements esthétiques. Fni le reggaeton aux paroles misogynes : l’Argentine donne un espace d’expression aux personnes marginalisées, aborde une multitude de sujets politiques, n’hésite jamais à revendiquer fièrement sa sexualité, prônant une danse désinhibée, triomphante de la masculinité toxique. En somme, Sassyggirl est de ces artistes qui enfreignent les normes sociétales pour obtenir leur dû. Elle nous plongera sur Nuits sonores dans un live explicite et libéré, à travers son monde réinventé.

Pierre Zeimet, programmateur Nuits sonores