Les laborantins de l’alambic le savent : de la haute fermentation dépend l’ivresse. On ne voit pas d’autres explications à l’effet procuré par ce Poets of Forest, «petit» disque – en apparence – recyclant des sessions pré-Covid millésimée 2018 du trio Arnaud Dolmen, Jowee Omicil et Michel Alibo, qui travaillaient alors sur la musique d’un documentaire (Une histoire à soi d’Amandine Gay, diffusé il y a déjà un bail). Sortis au printemps, ces neuf thèmes hypnotiques et limpides, ni tropicaux, ni cosmiques, quelque part entre les deux, n’ont cessé de résonner dans notre crâne. Au point de se retrouver à entonner à notre tour ces chœurs en créole chuchoté. Pourquoi avoir attendu si longtemps pour sortir de leurs boîtes ces lumineux masters, mystère. Reste l’évidence d’une alchimie rare, hors modes, entre les arabesques d’Omicil (sax, flûtes et clarinette), la pulsation subtile de Dolmen et la basse tellurique d’Alibo, sans compter les
Rencontre
«On m’a dit “six mois d’arrêt”, j’ai répondu “impossible, je joue en ligue 1, moi !”» : Michel Alibo, la contreclasse
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Le virtuose martiniquais des années fusion s’est réinventé tout en finesse derrière la contrebasse aux côtés de la jeune garde des musiciens antillais, comme sur l’album «Poets of Forest».
Chaque note de Michel Alibo est pesée, d’une sobriété minérale. (Zamil Said Omar)
Publié le 02/09/2025 à 7h05
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